Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
Le deuxième rapport de la commission présidée par Lucienne Robillard pour s’assurer que les dépenses de 100 milliards de dollars par an du budget du Québec soient justifiées arrive à la conclusion que ce n’est pas le cas, actuellement. Intitulé « Cap sur la performance », le document en quatre volumes contient 67 recommandations au gouvernement. Je soupçonne nos dirigeants qui ont demandé et reçu ce rapport de ne pas savoir quoi en faire…
Je me serais attendu à un message clair du président du Conseil du trésor Martin Coiteux qui a passé l’été à réfléchir sur le document qu’il avait en sa possession, mais sa journée d’hier a passé à rabrouer les dirigeants de la SAQ et de Revenu Québec qui ont eu le malheur de faire part de leurs réactions avant que le gouvernement n’annonce les siennes.
«Le gouvernement n’a pas encore dit ce qu’il allait faire» – Martin Coiteux (source).
Justement, c’est le coeur du problème, dites-le !
Je relisais hier soir le rapport déposé par Christian Dubé du temps où il était à la CAQ, « Cap sur nos familles : Pour un Quebec moderne et efficace » et je m’étonne qu’il n’en ait pas été question dans la réaction d’hier de la Coalition Avenir Québec.
D’ailleurs, j’ai trouvé plutôt mollassonne la critique d’hier du parti pour lequel je milite.
Le plan d’action contenu dans Cap sur nos familles est pas mal plus ambitieux que dans Cap sur la performance, malgré quelques similitudes évidentes, sur les constats du moins.
On aurait pu marquer le point que la CAQ a fait ses devoirs et sait par où commencer sa rénovation de l’État.
Mais bon, revenons au gouvernement.
Autant j’ai félicité le ministre de l’Éducation quand est venu le temps de mettre fin aux élections scolaires se présentant en personne devant les commissions scolaires ce printemps en évitant de tergiverser, autant je suis déçu aujourd’hui du gouvernement qui sait hors de tout doute depuis le début de son mandat que la gestion axée sur les résultats et le gouvernement ouvert est le remède à administrer à l’État québécois.
Pourtant, il se chicane avec le PDG de la SAQ et de Revenu Québec pour savoir qui devrait parler en premier…
Très décevant.
Je ne sais pas combien de fois j’ai entendu M. Coiteux dire hier « en attendant »…
Je suis tanné d’attendre.
Attendre après un plan numérique qui ne vient pas.
Attendre après des écoles publiques autonomes.
Pourquoi attendre ?
J’espère au moins qu’on va cesser de donner de l’importance à cette autre remise en question du financement public des écoles privées dont le Rapport Robillard (dans son sommaire à partir de la page 28) a réglé la question en le démontrant clairement.
La Commission Robillard estime elle aussi que réduire le financement des écoles privées coûterait cher à l’État.
Il est grand temps qu’on donne les conditions aux écoles publiques de se débarrasser de sa bureaucratie pour se centrer sur les services à donner dans les établissements, non dans les commissions scolaires, empêtrées qu’elles sont dans le Syndrome du Mont Rushmore.
L’objectif de «mettre en place un gouvernement transparent, stratège et innovant» exige un plan d’action immédiat et il est temps ce cesser de tergiverser.
M. le président du Conseil du trésor, remuez-vous !
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