Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».
Dans le dossier de l’abolition des élections scolaires, on prend trop souvent pour acquis que la communauté anglophone s’oppose à la volonté du gouvernement actuel. C’est une erreur. Si le comité Jennings occupe beaucoup l’espace médiatique pour exiger le statu quo (maintenir l’élection des commissaires au suffrage universel), plusieurs anglophones souhaitent des changements et ne se reconnaissent pas dans la position de l’Association des commissions scolaires anglophones du Québec (ACSAQ).
Un communiqué de presse et un mémoire ont récemment été remis au ministre de l’Éducation en appui à l’abolition des élections scolaires au Québec et à la décentralisation de la gouvernance vers des écoles autonomes. Il ne semble pas attirer l’attention des journalistes francophones qui couvrent le sujet.
L’article de La Presse d’aujourd’hui ne fait pas exception… seule la position du comité présidé par l’ancienne députée libérale fédérale Marlene Jennings y est présentée.
Dans le journal Montreal Gazette, il arrive que des voix discordantes soient affichées (1, 2). Il me semble qu’un minimum d’attention devrait être accordée aux positions de tous les anglophones. Étant pour l’abolition de ces élections scolaires, on comprendra que le fait d’afficher à répétition un semblant d’unanimité dans les positions anglophones m’irrite fortement, d’autant qu’il n’y a justement pas de consensus chez les anglos.
Pire encore, le communiqué va beaucoup plus loin : «L’ACSAQ n’a ni le soutien politique ni la légitimité juridique pour représenter les contribuables anglophones du Québec» !
Plusieurs extraits du mémoire soumis à François Blais par le comité de citoyens anglos «formé en 2001 pour promouvoir une plus grande autonomie des écoles et la décentralisation de la gouvernance au niveau local» sont éloquents.
On y rapporte l’existence de deux sondages réalisés par CTV Montréal auprès des anglophones du Québec qui indiquent un accord avec la position gouvernementale d’abolir les élections scolaires (67% des personnes sondées le 17 avril 2015 et 64% le 29 mai 2015). Deux autres éléments importants ont été considérés…
Le blogue d’une mère de deux enfants fréquentant le système scolaire public et membre d’un conseil d’établissement depuis 2011 (elle est aussi enseignante et chercheuse) regorge d’informations et d’analyses sur ce qui anime certains citoyens dans ce dossier et il me semble représenter une source intéressante à consulter.
Le mémoire d’une dizaine de pages est signé par six membres du Comité de pouvoir parental en gouvernance scolaire (CPPGS), un sous-comité des Citoyens pour la démocratie scolaire et l’école publique autonome.
Un billet qui vient d’être publié sur le site de l’organisme évoque la perte de confiance du «Central Parents’ Committee» envers les commissaires élus de la Commission scolaire English-Montreal.
J’ajoute aussi qu’au mois d’août 2015, d’autres parents anglophones (membres de la Fédération des comités de parents du Québec – FCPQ) avaient aussi manifesté publiquement leur appui…
«Les représentants anglos de la @FCPQ appuient l'abolition des élections scolaires» https://t.co/TWbZDquseg #EduQc #Assnat #Polqc
— Mario Asselin (@MarioAsselin) 27 Août 2015
Le désir de se doter d’écoles publiques autonomes n’est donc pas le souhait que des francophones, plusieurs anglophones sont aussi de cet avis.
Ajout : «Abolition des élections scolaires: Couillard garde le cap»
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