Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
Les passionnés de politique en ont eu pour leur argent dans les derniers trois mois. La campagne qui vient de se terminer avec l’élection d’un nouveau gouvernement libéral a été pleine de rebondissements et nous a gardés sur le bout de notre chaise jusqu’à la toute fin. Personnellement, la politique fédérale ne m’a jamais autant captivé que ces derniers temps. Je réalise cependant ce matin que mon premier ministre est plus jeune que moi d’une bonne dizaine d’années. Plus j’y pense, plus c’est une bonne nouvelle !
Plusieurs internautes de mon âge ont aussi eu à se faire cette réflexion depuis hier soir. C’est un fait qu’en donnant le pouvoir à Justin Trudeau né en 1971, c’est une nouvelle génération qui accède à la gouvernance de notre pays. J’aurais dû le réaliser bien avant aujourd’hui en l’entendant parler de manière aussi désinvolte de la légalisation de la marijuana, en constatant à quel point il était à l’aise avec les multiples séances d’égo-portrait ou encore quand il a pris le risque d’un combat de boxe avec Patrick Brazeau.
Justin Trudeau est jeune.
« Ce garçon athlétique au sourire ravageur » comme l’affirme ce blogueur de l’Express en France, n’a pas fini de nous étonner et c’est très bien ainsi.
Qu’a-t-il fait ce matin au lendemain de sa grande victoire ? Il a mobilisé son autobus de campagne et il s’est rendu à la station de métro près de chez lui pour remercier les citoyens de lui avoir fait confiance.
Un vent de fraîcheur souffle sur la façon de faire de la politique au Canada.
Cliquez sur le lien pour voir la vidéo de Global News (2:17)Évidemment, rajeunir la fonction de premier ministre ne fera pas nécessairement du Canada une meilleure démocratie et un endroit prospère, libre et nourricier où il fait bon vivre ensemble. Si elle concrétise le désir de changement qui s’est bien fait sentir tout au long de la campagne, l’arrivée de Justin Trudeau marque tout de même l’imaginaire.
Voici un enseignant père de trois jeunes enfants sachant bien communiquer prenant la relève d’un économiste lui aussi à la tête d’une famille dont on n’entendait à peu près jamais parler, justement.
Je n’ai pas fait campagne pour Monsieur Trudeau, bien que certaines des idées du Parti libéral me plaisaient beaucoup. À elle seule, l’idée d’un gouvernement ouvert et transparent aurait pu me convaincre que ce vrai changement était souhaitable.
J’accueille quand même avec beaucoup d’espoir les résultats de cette élection générale. Plusieurs nouvelles têtes, des hommes et des femmes qui n’ont rien à voir avec les politiciens de carrière dont on a un peu soupé débarquent à Ottawa pour nous représenter et il faudra leur donner la chance de s’affirmer.
Bien entendu, la promesse de dépenser dans un court avenir 9,5 milliards d’argent que nous n’avons pas m’inquiète sans compter que Justin Trudeau porte un nom chargé d’intrusion dans les champs de compétences du Québec.
J’ai bien écouté le discours du jeune chef libéral hier soir et j’ai été frappé par le message livré à ses enfants : «Nous embarquons dans une nouvelle aventure. Je peux vous dire qu’il y aura des moments difficiles comme enfants de premier ministre, mais papa sera là pour vous».
Je me suis dit que cette sensibilité pouvait être le gage d’une certaine humanité et d’une forte dose de réalisme qui pourrait s’avérer rassurant.
Oui, j’ai beaucoup vieilli hier soir, mais ce matin je suis très encouragé par la perspective d’être dirigé par un plus jeune que moi. Il peut dès maintenant compter sur mon ouverture.
Nous embarquons dans une nouvelle aventure. Je peux vous dire qu’il y aura des moments difficiles comme citoyens, mais nous serons là, autant pour vous critiquer que pour appuyer vos bons coups !
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