Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».
La semaine qui s’en vient sera ponctuée de deux journées de grève dans toutes les écoles publiques de chaque région du Québec. Cette période de l’année scolaire coïncide normalement avec la fin de la première étape du cheminement scolaire des élèves du préscolaire, primaire et secondaire. Dans ce contexte des moyens de pression privilégiés par les syndicats d’enseignement, il faut s’attendre à quelques perturbations qui devraient toucher la confection du premier bulletin scolaire des enfants. Pour les parents, il faudra se montrer plus attentifs qu’à l’habitude…
Il ne s’agit pas de priver les élèves de leurs résultats scolaires, mais pour les parents qui veulent suivre de près le cheminement pédagogique du début de l’année scolaire de leur(s) enfant(s), disons que le rendez-vous d’automne avec les enseignants prend une importance capitale cette année. Je vous explique…
Dans plusieurs commissions scolaires (je ne parle pas des écoles privées), on annonce des perturbations dans la confection des bulletins scolaires remis aux élèves et à leurs parents. Dans certains cas, il s’agira de repousser à l’extrême limite la date de remise des notes par les enseignants à la direction et dans d’autres, cette remise s’effectuera à l’ancienne, c’est-à-dire, en écrivant les notes à la main sur des listes d’élèves. Pour le personnel administratif des écoles, le fait de recevoir une liste d’élèves où les notes sont inscrites manuellement plutôt qu’une saisie de données informatiques faite par l’enseignant lui-même représente un alourdissement des procédures. Il faut de toute manière que quelqu’un entre les notes dans le système informatique.
Cet alourdissement combiné aux deux journées de grève de cette semaine et aux trois jours du début de décembre a une conséquence directe : la traditionnelle rencontre de parents ne pourra se faire avec le bulletin scolaire officiel en mains. Les enseignants auront en leur possession les résultats scolaires des enfants et le moyen le plus sûr d’obtenir l’information pour pouvoir en discuter avec l’enseignant, sera de participer activement aux rencontres prévues dans le calendrier scolaire qui elles, devraient avoir lieu aux dates prévues à l’origine.
Je vous invite à bien vous informer sur les dates de ces rencontres et sur la procédure à suivre pour rencontrer un ou des enseignants.
Plusieurs parents qui attendaient de voir le bulletin de leur(s) enfant(s) pour décider ou non de rencontrer les enseignants ne pourront s’offrir « ce luxe » cette année. Le bulletin « officiel » risque dans plusieurs cas « de sortir » après la date de ces rencontres parents-enseignants.
La matière première qui oriente souvent la rencontre avec les enseignants sera communiquée verbalement par les enseignants aux parents présents à la rencontre individuelle et après en avoir pris connaissance, la discussion pourra débuter.
Il suffit de consulter quelques messages contenus sur des sites Web de syndicats ou de commissions scolaires pour se voir confirmer cette procédure (1, 2, 3, 4).
Depuis quelques jours, je parle au téléphone à des enseignants de différentes commissions scolaires et la situation se ressemble beaucoup d’un lieu à l’autre. Le rendez-vous de ce début d’année avec les enseignants prendra un peu plus d’importance qu’à l’habitude puisque la parution du bulletin permettant de connaître la progression scolaire de son enfant ne pourra être disponible dans plusieurs cas avant la rencontre avec les enseignants.
En général, les enseignants à qui j’ai parlé reconnaissent que cette procédure va occasionner un surplus de travail et pourront générer quelques inconvénients. Ce n’est pas de gaité de coeur qu’on se conformera à la directive syndicale…
Il peut y avoir des variantes comme dans le cas où au secondaire un enseignant dans des matières disposant de peu d’heures dans un cycle n’aurait pas assez recueilli de traces d’apprentissage chez les élèves pour qui la grève aurait eu la malchance de faire annuler plusieurs cours.
Règle générale, l’enseignant sera en mesure de situer la progression de chacun, comme à l’habitude.
Pour les parents, il s’agit seulement d’être plus vigilants que par les années passées pour la prise de rendez-vous avec les enseignants ou de bien lire les informations reçues dans le sac d’école de votre enfant ou disponibles par l’entremise des portails Web ou par courriel.
À ce stade-ci, il faut se préparer en s’informant adéquatement… « Les impacts » du conflit de travail sur ce sujet des remises de notes ne peuvent plus vraiment être évitées puisque rien n’indique au gouvernement ou aux tables de négociation que le plan de match va changer à court terme.
On comprendra facilement que pour les élèves qui réussissent bien, les effets seront moindre, mais ceux pour qui un encadrement serré est nécessaire, il faudra redoubler d’ardeur et compter sur le professionnalisme des enseignants et la vigilance des parents.
On se souhaite bonnes chances…
Mise à jour : En Estrie et en Abitibi, la situation semble identique. Je constate que La Presse+ a aussi traité du même sujet pour Montréal la semaine dernière…
Mise à jour du 12 novembre : La situation pressentie devient concrète dans une école de Lévis et ailleurs…
Mise à jour du 18 novembre : Décision du Commission des relations du travail (CRT)… Les profs ne peuvent entraver la production du bulletin.
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