Spéculations sur un possible remaniement…

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».

La fin de session à l’Assemblée nationale étant chose accomplie, entre aujourd’hui et la période du congé pour les Fêtes, il y a encore plus de deux semaines de travail à faire. Les députés sont retournés dans leur circonscription, mais du côté ministériel, les probabilités sont fortes qu’il y aura avant le retour en février, un remaniement. Une fenêtre s’ouvrira après le retour de Philippe Couillard de la conférence de Paris sur les changements climatiques. Le gouvernement est dû pour débuter l’année 2016 avec l’injection de sang nouveau et l’arrêt des activités politiques pourraient permettre à de nouveaux titulaires de portefeuille de s’approprier leurs nouveaux dossiers, à temps pour la reprise…

Le blogueur que je suis ne dispose d’aucune information privilégiée, évidemment. Les lignes qui suivent n’intéresseront que ceux qui aiment la joute politique et elles ne doivent surtout pas être prises au sérieux.

Tant qu’à jouer au gérant d’estrade sur un espace Web coiffée du titre de « spin doctors », profitons-en néanmoins pour identifier ce que je souhaite recevoir en tant que citoyen intéressé/coloré par la politique comme cadeau de Noël.

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À part le Premier ministre, il y a vint-cinq membres du Conseil des ministres. De ce nombre, il y a au moins cinq intouchables : Jean-Marc Fournier, Hélène David, Carlos J. Leitão, Martin Coiteux et Gaétan Barrette. Ces cinq ministres sont soit des piliers du gouvernement, soit des valeurs sûres. Si on pouvait leur ajouter des responsabilités, on le ferait, mais ils en ont déjà pas mal lourd sur les épaules.

Pour des raisons différentes, je crois aussi que Pierre Paradis (Agriculture, Pêcheries et Alimentation), François Blais (Éducation, Enseignement supérieur et Recherche) et Christine St-Pierre (Relations internationales et de la Francophonie) vont conserver leur portefeuille, même s’il pourrait y avoir des raisons de les déplacer.

L’éphémère passage de Yves Bolduc au MELS rend impossible un changement de garde en éducation (les loisirs et le sport pourraient être confiés à une recrue qui mérite une récompense).

Ce serait un bien mauvais message à envoyer que de céder bêtement aux doléances de ceux qui contestent le vieux routier de Brome-Missisquoi qui n’hésite pas à brasser un de ses collègues quand il le faut.

Concernant Mme St-Pierre, elle a relativement fait bonne figure et surtout, elle représente une belle police d’assurance en Culture, si on a besoin un jour de Mme David en Éducation…

Ajoutons Sam Hamad et Luc Blanchette qui semblent bien à leur place, même si le ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale est souvent en demande quand vient le temps des promotions.

Même situation pour Laurent Lessard qui ne crée pas trop de vagues aux Forêts, à la Faune et aux Parcs ainsi que pour Geoffrey Kelley qui a ramené un certain calme dans l’opinion publique après les évènements à Val-D’or et les larmes de Lise Thériault.

On a donc une douzaine de ministres autour desquels il ne devrait pas y avoir beaucoup de mouvement…

Du côté de ceux qui devraient monter en grade, le premier nom qui vient à l’esprit est celui de Pierre Moreau. Il devrait hériter de la Sécurité publique de manière permanente puisque l’intérim est déjà bien entrepris. Il a relevé avec brio son mandat aux Affaires municipales et est prêt pour assumer d’autres importantes responsabilités.

Lise Thériault est en congé de maladie et il serait inapproprié de l’évincer du Conseil des ministres, elle ne le mérite pas. Elle devrait conserver son poste de Vice-première ministre. Je verrais bien les responsabilités de Francine Charbonneau lui être attribuée en tout ou en partie (Aînés, Famille et Lutte contre l’intimidation).

Mme Charbonneau devrait demeurer au Conseil des ministres malgré tout. La région de Laval vient de faire élire une nouvelle députée libérale qui pourrait prendre quelques responsabilités, le temps de savoir si Francine Charbonneau peut rebondir. Pour les fins de cette analyse, je lui attribue le rôle de ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique. Un séjour auprès de Gaétan Barrette ne lui fera pas tort et la titulaire de ces fonctions, Lucie Charlebois, mérite de graduer. Mme Charlebois pourrait s’en aller au Tourisme.

Parmi les autres membres du Conseil des ministres à qui il faut donner plus de visibilité, il y a Kathleen Weil. Il est possible que l’Immigration, la Diversité et l’Inclusion devienne un bon véhicule pour ce faire, mais pour le moment, on voit que Pierre Moreau a tendance à en mener large dans le dossier des réfugiés. S’il n’ajoute pas ces dossiers à ses responsabilités (ce qui pourrait être possible), Robert Poëti complèterait bien ainsi sa fonction de Ministre responsable de la région de Montréal.

Revenons à Mme Weil. Elle me paraît pouvoir accéder au ministère de la Justice (poste qu’elle a occupé de décembre 2008 à août 2010), avant que les problèmes de Stéphanie Vallée ne deviennent trop importants.

Mme Vallée ne mérite sûrement pas une importante rétrogradation… Elle pourrait avantageusement s’occuper des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, dossiers que Pierre Moreau ne peut pas cumuler avec ses nouvelles fonctions à la Sécurité publique. Elle pourrait conserver la condition féminine ou pas. Il y a ici une petite possibilité pour Monique Sauvé de Fabre dont je parlais un peu plus haut. Une autre femme au Conseil des ministres, ça peut compenser le fait d’ajouter un 26e ministre.

Histoire de boucler la boucle avec Robert Poëti, s’il n’hérite pas de l’Immigration, de la Diversité et l’Inclusion, il n’y a pas beaucoup d’autres options; il faudra le garder aux Transports, même si lui… il rêve de la Sécurité publique…

Du côté des gestes énergiques à poser, on a déjà parlé du cas de Francine Charbonneau. Les trois autres « maillons faibles » sont du côté de David Heurtel, de Jacques Daoust et de Jean D’Amour.

Il me semble que l’occasion de ce remaniement serait la bonne pour envoyer un message fort au député de Rivière-du-Loup–Témiscouata qui a connu une bien mauvais départ et une mauvaise première moitié de mandat. Sa cote auprès des gens de la Gaspésie est au plus bas, de surcroît. S’il ne peut pas vraiment quitter le Conseil des ministres dans les circonstances de sa région d’appartenance, on devrait quand même en profiter pour lui retirer son titre de responsable de la région de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine en même temps que ses fonctions aux Transports (ministre délégué) et à l’Implantation de la stratégie maritime. Il pourrait donc reprendre les fonctions de Jean-Denis Girard à titre de ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, à l’Allègement réglementaire et au Développement économique régional. Une sorte de dernière chance…

On pourra compenser Jean-Denis Girard (et Trois-Rivières qui en a bien besoin) en le mutant aux Transports (toujours comme ministre délégué) et à l’Implantation de la stratégie maritime.

Qu’on lui enlève le tourisme ou pas, c’est à Dominique Vien (députée de Bellechasse et déjà responsable de la région de la Chaudière-Appalaches) qu’on pourrait confier la responsabilité de la région de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine. Également Leader parlementaire adjointe, Mme Vien aura un défi de taille de réparer les pots cassés dans cette importante région du Québec…

On devra choisir entre Jacques Daoust ou David Heurtel pour agir à titre de ministre des transports si Robert Poëti perd ce ministère. Les deux pourraient aussi se retrouver sans ministère.

Il est effectivement temps de parler de deux nouvelles figures qui devraient faire leur entrée au Conseil des ministres : Sébastien Proulx et Dominique Anglade.

Le premier devrait hériter des responsabilités de Pierre Arcand qui est le meilleur candidat pour assumer le Développement durable, l’Environnement et la Lutte contre les changements climatiques.

Sébastien Proulx qui a l’entière confiance du Premier ministre peut relancer le Plan Nord et diriger le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles. C’est probablement aussi le mieux placé pour encadrer davantage Hydro-Québec.

On aura compris que tout le dossier de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations devrait revenir à celle qui dirigeait Montréal International, juste avant son élection comme députée de Saint-Henri–Sainte-Anne. Dominique Anglade pourrait avantageusement se voir confier également tout le dossier du numérique, quitte à remodeler le nom du ministère économique pour tenir compte de cet important axe de transformation de la société.

On me dit que la récente consultation sur l’économie numérique n’a pas rejoint beaucoup d’intervenants. La nomination de Dominique Anglade pourrait relancer sur de meilleures bases la démarche de doter le Québec d’un plan numérique.

Mon seul « problème » est d’avoir fait passer quelques nouveaux venus avant l’actuelle présidente du caucus libéral Nicole Ménard qui attend sûrement de récupérer un ministère (elle a déjà été au Tourisme). Elle pourrait occuper les fonctions attribuées à Francine Charbonneau, si on juge que Monique Sauvé peut entrer immédiatement au Conseil des ministre et s’occuper de la région de Laval et surtout, si on peut se permettre de faire jouer sur le banc une ex-présidente de commission scolaire, au moment où on en a peut-être besoin pour « défendre » le projet de Loi 86…

Puisqu’on devrait être fixé assez rapidement sur la justesse de cette analyse, je ne devrais pas demeurer très longtemps dans l’expectative…

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