Une consultation très particulière

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».

Le projet de Loi 86 du gouvernement actuel (Loi modifiant l’organisation et la gouvernance des commissions scolaires…) a été déposé au dernier moment possible en 2015, histoire de respecter une promesse. De la façon dont le ministre joue ses cartes avec les intervenants en éducation, on comprends pourquoi il a autant tardé…

Il faut admettre que le sujet est délicat. Les réformes en éducation sont toujours plus difficiles à gérer que dans d’autres secteurs. On parle d’un milieu très conservateur doté d’intervenants qui ont tous leur petit pouvoir auquel ils tiennent comme la prunelle de leurs yeux.

Je l’écrivais dès la journée de sa publication, on parle pourtant ici d’une réformette. Le seul gros changement dans la gouvernance scolaire concerne la fin des élections scolaires au suffrage universel, et encore… certains conseils scolaires pourraient les ramener par la porte d’en arrière !

Le premier geste posé par le ministre de l’Éducation dans la conduite du projet de loi semble avoir été de ne permettre que des consultations particulières au lieu de consultations générales, dans cette deuxième de six étapes de cheminement avant son adoption. Il y a donc une sélection de ceux qui seront entendus en commission parlementaire et déjà, elle ne fait pas l’affaire de certains.

Moi-même, j’ai essayé de me faire inviter et j’ai essuyé un refus gouvernemental.

La liste des 53 organismes choisis est publiée au Devoir. Je me demande bien quel avantage le gouvernement pense tirer du fait de refuser à ceux qui veulent se faire entendre le droit de le faire à l’Assemblée nationale ?

On trouvera bien de toute façon le moyen de faire passer nos messages…

J’ai très hâte de voir le rythme avec lequel ce projet de loi cheminera d’étape en étape. Le Parti libéral va quasiment à l’encontre de sa base électorale dans certains aspects de sa réforme de la gouvernance scolaire. Le ministre Blais qui ne milite pas depuis très longtemps dans le parti à ce que je sache risque de recevoir plusieurs appels. On verra si la contestation incitera le cabinet du leader à ralentir la vitesse avec laquelle les travaux parlementaires vont se dérouler.

Du côté des oppositions, le Coalition avenir Québec voudra obtenir bien plus que ce qui est prévu, mais c’est du côté péquiste que j’ai hâte de voir à quelle enseigne ils logeront. L’ère Malavoy semblait avoir sonné le glas des commissions scolaires telles qu’elles existaient, mais sait-on où le parti maintenant dirigé par PKP tracera la ligne.

Si le Parti québécois tergiverse, ça pourrait beaucoup avantager le gouvernement qui aura ainsi trouvé un bouc émissaire parfait pour expliquer la lenteur du rythme des travaux.

On aura un premier signal de la volonté du gouvernement de faire adopter rapidement ce projet de loi avec le maintien du ministre Blais en poste à l’Éducation. Malgré ce qu’on lit parfois, je ne crois pas qu’il sera muté.

S’il l’est, on comprendra que le projet de Loi 86 ne sera jamais adopté…

Mise à jour du 15 janvier : Finalement, la CSDM et la Commission scolaire English-Montréal seront entendues

Tags:
0 Commentaires

Laisser une réponse

Contactez-moi

Je tenterai de vous répondre le plus rapidement possible...

En cours d’envoi

Si les propos, opinions et prises de position de ce site peuvent coïncider avec ce que privilégie le parti pour lequel je milite, je certifie en être le seul éditeur. - ©2022 Thème KLEO

Vous connecter avec vos identifiants

ou    

Vous avez oublié vos informations ?

Create Account

Aller à la barre d’outils