Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
À la demande de Bombardier, une rencontre a été organisée avec le chef de la Coalition Avenir Québec au terme d’une semaine où l’expertise de François Legault en aéronautique et en économie a permis aux Québécois de se doter d’une bien meilleure compréhension des enjeux en cause.
Inconfortable, le premier ministre Couillard laisse entendre que cette rencontre aurait dû avoir lieu voilà quelques jours, « afin de mieux comprendre l’investissement gouvernemental dans la C Series ». C’est déjà d’admettre l’importance des oppositions aux yeux du chef du gouvernement…
La semaine qui se termine a été difficile pour les libéraux. Le début de session au complet semble avoir été pénible. On ne reconnait plus le Parti libéral chez les militants du PLQ, une partie de son ADN étant en mutation. Les dossiers de l’exploration des hydrocarbures et de la relance économique ne permettent plus au gouvernement de capitaliser, l’opposition s’étant accaparé le leadership.
Le meilleure preuve de ce fait étant l’ampleur de la couverture médiatique des activités de François Legault. Présent hier à l’enregistrement de l’émission Tout le Monde en Parle en compagnie de Jean Poirier d’Aveos, le chef de la CAQ a attiré les caméras jusqu’au sortir de sa rencontre avec les hauts-dirigeants de Bombardier.
Il profite pour la première fois peut-être depuis la fondation de la Coalition Avenir Québec d’un préjugé favorable.
Mon collègue sur ce blogue lui accorde l’avantage de la première partie de la session parlementaire et plusieurs observateurs reconnaissent qu’il possède actuellement le momentum (1, 2, 3, 4).
Sa sortie aux côté de Pierre Karl Péladeau a plutôt bien passé dans l’opinion publique, même s’il y avait un risque d’amalgame qui aurait pu nuire à la CAQ. Le qualificatif « d’équipe du tonnerre » a même inspiré Josée Legault.
Pendant que Pétrolia attend toujours toujours l’appel de Philippe Couillard dans le dossier d’Anticosti (ajout: lettre de Pétrolia), le message de François Legault passe comme « une tonne de briques » : « Le gouvernement Couillard s’est fait rouler dans la farine », « Moi, j’ai froid dans le dos », etc.
Pierre Karl Péladeau doit aussi rencontrer Bombardier dans les prochains jours.
La renégociation de l’entente avec Bombardier ainsi que celle avec Air Canada sera probablement à l’ordre du jour puisque c’est ce qui est ressortie du tête à tête entre Alain Bellemare (président et chef de la direction de Bombardier Inc.) et François Legault.
On doit se placer « en mode solution », comme le mentionnait Nathalie Normandeau après l’entrevue que lui accordait le chef de la CAQ dès sa sortie de sa rencontre avec Bombardier.
Le cofondateur de Air Transat se positionne de plus en plus comme un incontournable dans le dossier de Bombardier.
Parions que Philippe Couillard regrettera peut-être d’avoir essayé de le blâmer, même s’il n’avait pas reçu d’invitation de Bombardier jusqu’à tout récemment. Maintenant que le contact semble bien fait, il devra se justifier de ne plus vouloir François Legault dans les parages du dossier Bombardier… ou accepter son aide ainsi que celle du chef péquiste qui ne manquera pas de s’inviter lui aussi à participer à la négociation du « deal final ».
Peu importe le scénario, Philippe Couillard devra livrer une bien meilleure entente qui respectera les conditions fixés par François Legault.
Chose certaine, Bombardier semble avoir maintenant ouvert la porte à la reprise de négociations…
#Cseries : sans se prononcer clairement sur les demandes de @francoislegault , @Bombardier se dit toujours ouvert aux discussions… #assnat
— Mathieu Belhumeur (@mbelhumeurTVA) 26 février 2016
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