Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
Après avoir oeuvré une trentaine d’années dans les médias, François Paradis poursuit le service public dans le rôle de député de Lévis et de porte parole de la Coalition avenir Québec pour les ainés, en santé et services sociaux. Ainsi, il continue de s’intéresser à ce qui préoccupe la population, comme il l’a souvent fait en animant à la radio ou à la télé…
Les derniers jours ont été très occupés pour celui qui est entré en politique le 20 octobre 2014, à l’occasion d’une élection partielle. Après avoir constaté que plus de 16 000 Québécois sont en attente de soins à domicile, il a tenu un point de presse quelques jours plus tard dans lequel il a proposé un moyen d’injecter des sommes d’argent sans nuire à l’équilibre budgétaire: mettre fin graduellement à l’incorporation des médecins.
Un peu plus tôt au mois de février, lui et son collègue Éric Caire ont plongé dans les eaux glaciales d’un lac au profit de la Fondation de l’Hôtel-Dieu de Lévis.
On a qu’à consulter le registre de ses interventions à l’Assemblée nationale pour s’apercevoir qu’il dispose d’un « temps de glace » parmi les plus élevés du deuxième groupe d’opposition.
François Paradis est un député hyperactif, comme l’écrivait un collègue chroniqueur du Soleil quelques jours avant son assermentation.
Sur le fond de son message concernant l’urgence d’aider les gens en attentes de soins à domicile, on peut évidemment discuter de la solution privilégiée pour trouver les fonds requis.
Pierre-Yves McSween a expliqué à la fin d’une chronique publiée en mars 2014 que « les médecins ne prennent pas de risque d’affaires » et qu’il est normal de se demander « comment peut-on leur permettre toutes ces déductions fiscales et l’incorporation? » On parle de 150 millions $ d’avantages qui pourraient être réinjectés pour les soins à domicile.
Sur les ondes des Ex diffusé à RDI, Rémy Trudel affirmait que plus de 62% en augmentation salariale a été consenti aux médecins depuis qu’il leur a été permis de s’incorporer en 2007 au moment où Philippe Couillard était ministre de la Santé et Gaétan Barrette, président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec. Les privilèges fiscaux ont-ils encore leur raison d’être quand on considère l’important rattrapage salarial dont il a souvent été question au sujet des médecins ?
Quoi qu’il en soit, ne perdons pas de vue que l’objectif reste de trouver le moyen d’améliorer l’accès aux soins à domicile.
La sortie du porte parole de la CAQ arrive à point nommé, les gens qui souffrent n’en peuvent plus d’attendre.
On reconnait à François Paradis cette habileté à communiquer et à prendre un espace médiatique chère à tous les politiciens qui veulent faire leur marque. En politique, c’est le pain et le beurre de ceux qui réussissent à bien performer: occuper l’avant-plan.
Pour ce faire, il faut sacrifier la semaine de relâche et faire des conférences de presse le dimanche.
Il faut s’exposer aux critiques des commentateurs (1, 2), se rendre disponible pour des entrevues avec ceux qui nourrissent l’actualité et parfois prendre soi-même le clavier.
Bref, il faut mettre le doigt sur un enjeu qui préoccupe vraiment la population, bien documenter son sujet, surcharger son horaire de député et accepter les échanges en plus de la critique.
Bien entendu, François Paradis n’a pas fait ça tout seul. Il est entouré par son personnel du bureau de compté et quelques attachés politiques / de presse de l’Aile parlementaire de la CAQ.
J’éprouve beaucoup d’admiration pour ceux qui réussissent sur une base régulière à occuper « le terrain ».
Déjà que le ministre de la Santé Gaétan Barrette en mène large au gouvernement, il faut être fait fort pour ne pas lui laisser tout l’espace médiatique. C’est ce que François Paradis réussit à faire.
François Paradis aurait pu s’arrêter au fait d’avoir exposé clairement que 16 000 patients attendent de recevoir des soins à domicile comme il l’a fait au micro de Paul Arcand, après avoir demandé à répétition l’accès à l’information.
En allant plus loin et en essayant même de trouver une solution, il fait la preuve qu’on peut être dans l’opposition et agir de manière constructive.
Chapeau au député Paradis et à son équipe !
Tags: "Coalition Avenir Québec" "La vie la vie en société"