Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
Présent au colloque sur l’éducation organisé par la Coalition avenir Québec, le professeur spécialisé en adaptation scolaire Égide Royer a parlé d’un important jalon franchi en éducation au Québec avec l’adoption par François Legault du principe de «l’école de 4 à 18 ans».
Les paroles de Égide Royer ont été prononcées sur les lieux mêmes où se tenait l’évènement qui rassemblait des gens de plusieurs affiliations et peuvent être entendues dans un topo de ICI Radio-Canada. Ce n’est pas la première fois que le professeur de l’Université Laval se prononce sur cette question (il l’avait fait dernièrement en commission parlementaire) et il était visiblement heureux du dénouement.
Égide Royer intervient sur plusieurs tribunes et il ne faudrait pas voir son appui à un projet de la CAQ comme étant un geste partisan. Pour le connaître un peu, c’est simplement que toutes politiques publiques respectant ce qu’il appelle «des pratiques exemplaires» recevront son appui.
Et les mesures discutées cette fin de semaine vont évidemment dans le sens de ces pratiques exemplaires.
La maternelle à quatre ans
On sait qu’il est important d’intervenir tôt quand la tendance naturelle d’un jeune bambin à apprendre est contrée par un handicap, un encadrement déficient ou des conditions sociales défavorables. À ce moment, l’enfant met des cadenas sur ses fonctions d’apprenant pour mieux «s’adapter» aux chocs liés à sa condition ou à son environnement social. Dans ces conditions, son comportement «parle», en ce sens qu’il se concentre souvent sur autre chose qu’apprendre pour obtenir l’attention dont il a besoin pour absorber le coup.
Dénouer l’impasse n’est pas chose facile.
L’idée n’est sûrement pas de contrer la volonté des parents qui offrent un milieu familial qui prédispose aux études et qui veulent garder les enfants de 4 (ou même 5) ans aux services de garde ou tout simplement à la maison.
La mesure vise à aider les parents par un dépistage précoce des difficultés à venir pour proposer des services d’appoint. Les difficultés peuvent venir aussi d’un enfant très doué qui se développe très rapidement et dont le comportement se désorganise parce que son envie d’apprendre ne suit pas la «courbe normale» tout en commandant des gestes d’adaptation inusités.
Comme le mentionnait à juste titre Égide Royer au panel dont il faisait partie, il faut nourrir tous les appétits d’apprendre…
«Un enfant de 4-5 ans prêt à lire on l’aide (oui aux jeux). On n’interdit pas à un enfant de 10 mois de marcher !» – @EgideRoyer #ReussiteQc
— Mario Asselin (@MarioAsselin) 24 avril 2016
Au Québec, on a commencé à envisager la maternelle à 4 ans pour les enfants de milieux défavorisés, et il faut maintenant ouvrir la porte à tous les enfants, quand on a l’ambition de la réussite du plus grand nombre.
L’école jusqu’à 18 ans
C’est par des parcours personnels différenciés que nous réussirons à maintenir à l’école des jeunes mineurs qui sont tentés de quitter avant d’avoir obtenu un diplôme qui les qualifiera pour bien gagner et mener leur vie d’adulte.
Dans la documentation qui circule sur le sujet, on peut lire qu’en Ontario la «hausse de l’âge de fréquentation scolaire obligatoire concorde avec une baisse du taux de décrochage scolaire».
Si la mesure ne garantie pas automatiquement une hausse des taux de diplomation, l’adoption concomitante de mesures «axées sur l’éducation professionnelle et sur les stages en emploi» augmente de beaucoup la persévérance scolaire.
Les propositions de la CAQ ont été plutôt bien reçues, même par ceux qui ont l’habitude de ne pas partager les idées de François Legault.
Elles constituent peut-être le début de quelque chose de nouveau : un projet politique qui porte l’éducation en très haute estime et appuyé par la population !
Les électeurs décideront du futur de ces bonnes idées.
Sait-on jamais, un parti actuellement au pouvoir pourrait aussi continuer d’y trouver certaines inspirations, en attendant 2018… c’est d’ailleurs ce que le chef de la CAQ lui-même laissait entendre au micro de Paul Arcand…
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