Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section blogue.
Certains enfants sont violents à l’école au point de compromettre la sécurité des autres élèves et même celle des enseignants. Au primaire, le phénomène de la violence scolaire dépasse l’anecdote pour constituer une vraie problématique. Heureusement, il semble qu’une fois rendue au secondaire, cette violence est plus rare.
En fouillant un peu plus cette nouvelle à l’effet que de plus en plus d’enseignants soient frappés et insultés par leurs élèves partout au Québec, je me suis aperçu qu’il y avait peut être une lumière au bout du tunnel.
Dans une étude réalisée en 2014 par Claire Beaumont (titulaire de la Chaire de recherche sur la sécurité et la violence à l’école de l’Université Laval), on apprend que l’école secondaire est un milieu éducatif où il y a beaucoup moins de violence envers les enseignants : « Parmi le personnel scolaire, 10,5 % au primaire affirment recevoir des coups quelques fois par année de la part des élèves, alors que cette proportion est plutôt de 1,3 % au secondaire » (source).
À plusieurs égards, l’école secondaire semble constituer un milieu de vie moins violent que l’école primaire.
Concernant les bagarres entre élèves qui sont observées parfois à l’école, on constate que « plus de 30,0 % des élèves et du personnel scolaire disent les observer au moins deux à trois fois par mois » au primaire. Au secondaire « c’est près de 18,0 % des élèves et du personnel scolaire qui déclarent en être témoins à une même fréquence » (source: p. 47 de l’étude). On pourrait insinuer qu’il y en a autant au secondaire qu’au primaire, et que le personnel au secondaire est moins présent pour le constater, mais je crois effectivement qu’avec le temps, les jeunes comprennent qu’on ne règle pas ainsi un conflit entre deux personnes.
Ce tableau de la page 148 de l’étude Beaumont montre le « pourcentage d’élèves du primaire et du secondaire ayant déclaré avoir subi certains types d’agression ». L’analyse peut surprendre, mais elle démontre que le primaire offre un environnement scolaire où la violence est plus présente qu’au secondaire…
C’est aussi une recherche menée par Gérald Boutin de l’UQAM qui est à la base de la nouvelle à l’effet que les profs et les élèves écopent quand l’intégration des élèves dans les classes ne respectent pas les conditions de réussite.
Dans une chronique sur les ondes de BLVD 102,1 FM je racontais que le phénomène de la violence à l’école est une plaie et jusqu’à quel point nous devons travailler à l’éliminer. Mais s’il y a un point positif à observer cependant, c’est que la fréquentation des écoles du primaire jusqu’au secondaire semblent diminuer la proportion des cas malheureux de violence.
Quand des enfants sont violents, il faut comprendre « qu’ils parlent » par leurs comportements. J’ai toujours observé qu’en arrière de la violence des jeunes qui est toujours inexcusable, il y a des enfants qui reproduisent celle qui les entourent, souvent à la maison.
Il faut agir dans l’environnement immédiat de l’enfant et j’aime à penser que l’école contribue largement à la diminution des comportements violents de plusieurs jeunes pour le plus grand bénéfice de notre société.
Mise à jour du 26 avril: Non seulement l’école agit pour que diminue la violence au fil du cheminement scolaire, mais le deuxième volet du Portrait de la violence dans les écoles québécoises 2013-2015 révèle une certaine diminution de cette violence au fil du temps pour un élève du même niveau.
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