Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
Les consultations particulières dans le cadre du projet de Loi sur la gouvernance scolaire (PL86) arrivent à échéance cette semaine avec l’audition mercredi en fin d’après-midi de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) et de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ). Si la position des commissions scolaires est assez prévisible, celle des parents l’est beaucoup moins. Je dirais même qu’elle pourrait surprendre.
Plusieurs indices laissent croire que les comités de parents du Québec ont pris très au sérieux le présent exercice de renouvellement de la gouvernance scolaire et c’est tout à leur honneur. Dès la publication du communiqué émis au moment du dépôt du projet de Loi 86, on a senti que la reconnaissance des parents « comme des acteurs privilégiés du milieu » agissait de manière à susciter l’adhésion et l’intérêt.
Au lendemain du début des audiences, la FCPQ a exigé de ne pas étirer le processus de consultation inutilement, laissant ainsi entendre qu’une certaine obligation de résultat existait dans la tête des parents.
Dans une présentation sur le site Web d’une école on peut lire que de nombreuses demandes du conseil général de la FCPQ au ministre de l’Éducation avaient été obtenues à la lecture du projet de Loi. Il y a beaucoup plus de gains que de points en suspend…
À l’occasion de la présentation de la FCPQ de mercredi (le dernier groupe à se présenter devant les parlementaires), je suis persuadé qu’on fera valoir la très large consultation auprès de ses membres à partir d’un questionnaire sur une quarantaine de sujets. Des sources m’indiquent que les échanges sur cette consultation ont moins porté sur le sujet de l’abolition des élections scolaires que sur celui de la nouvelle gouvernance scolaire proposée, ce qui est vraiment au coeur des préoccupation des parents.
La fin des élections au suffrage universel n’inquiète que très peu de comité de parents, selon ce que j’en sais. Le sophisme propagé par la Fédération des commissions scolaires à l’effet que l’abolition des élections constituerait une atteinte à la démocratie scolaire ne semble pas avoir inquiété les parents qui pourront s’exprimer bien autrement dans un avenir prochain. La même consultation chez les comités de parents anglophones donne des résultats moins unanimes de ce que je comprends; il y a donc un assez bon consensus sur ce sujet de la fin des élections scolaires.
Il faut retenir que les parents engagés dans l’administration du système d’éducation veulent des changements dans la gouvernance scolaire. Ça me semble une très bonne nouvelle.
Souvent perçus comme «des défenseurs» des positions des commissions scolaires, il est à prévoir que les parents s’exprimeront cette fois-ci dans le cadre d’un discours beaucoup plus proche de celui des directions d’école !
Les informations que j’aies m’indiquent que les parents de la FCPQ se sont beaucoup rapprochés de la vision des chefs d’établissement scolaire…
- Ils veulent beaucoup plus de décentralisation des pouvoirs vers les écoles.
- Ils souhaitent que les décisions soient prises le plus proche possible des enfants.
- Ils souhaitent que l’essentiel des budgets soient dans les écoles.
Alors qu’il n’y a aucune trace publique d’une quelconque consultation des élus des commissions scolaires sur le projet de Loi, je félicite les parents de s’être investis dans une démarche ouverte, globale et systémique.
Ils ont fait leur devoir !
J’ai vu circuler un grand tableau dans l’exercice de mes fonctions de consultant dans lequel la position des parents de chaque commission scolaire est notée et je suis assez convaincu que les représentants de la FCPQ seront « bien armés » pour échanger avec le ministre et les députés, ce mercredi à 17h15.
C’est une audition que je ne manquerai pas parce qu’un rapprochement entre les directions d’école et les parents simplifierait de beaucoup le travail des parlementaires pour la suite des évènements.
Plus isolées que jamais auparavant, les commissions scolaires devront cesser de prêcher pour le statut quo et accepter enfin de se mettre au service des écoles !
Mise à jour du 7 avril 2016: Communiqué de la FCPQ et vidéo de l’audience des parents représentants de la FCPQ en commission parlementaire.
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