Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
On s’étonne depuis quelques semaines d’un comportement différent de celui auquel on est habitué chez les militants libéraux québécois: la dissidence s’exprime à visière levée dans les troupes.
On se souvient de cet épisode en 2010 où aucun des 600 militants libéraux réunis en conseil général n’avait voulu appuyer une proposition sur la pertinence de déclencher une enquête publique élargie sur l’industrie de la construction.
Cette fin de semaine, une résolution de la Commission jeunesse a été adoptée par les militants, malgré que son contenu aille à l’encontre du projet de Loi 100 déposé par le gouvernement. Jacques Daoust et Philippe Couillard ne semblent pas avoir été ébranlés par le message d’une majorité de délégués à l’effet que le maintien des prérogatives du modèle d’affaire de l’industrie du taxis inquiète.
Aujourd’hui, les deux mêmes officiers du gouvernement sont toutefois « inquiétés » par des révélations qui viennent de nouveau de l’intérieur du PLQ.
Le billet du journaliste Louis Lacroix de l’Actualité est tombé hier soir comme une tonne de briques et Antoine Robitaille du Devoir a bien résumé la situation…
Cet article de @LouisLacroixQC est une bombe, non? https://t.co/ITSIYz0f7W
— Antoine Robitaille (@Ant_Robitaille) 18 mai 2016
Le gouvernement a eu fort à faire à la période de questions ce matin pour « gérer » la situation de crise provoquée par les révélations de Robert Poëti. Bien que plusieurs documents aient été déposés par le ministère des Transports, la lettrede l’ex ministre Poëti alimente les spéculations bien davantage qu’elle ne rassure…
Daoust : j’ai confiance en ma sous-ministre (Dominique Savoie) jusqu’à ce qu’on me dise de ne plus lui faire confiance #polqc #assnat
— Charles Lecavalier (@CLecavalierJDQ) 18 mai 2016
@GLajoieJDQ Il semble qu’il y aura une sous-ministre laissée à elle-même pour répondre à des questions en comm parlm ce pm #polqc #assnat
— Gilles Ouimet (@GilOuimet) 18 mai 2016
La sous-ministre comparait cet après-midi à 15h en commission parlementaire et on en saura peut-être davantage, mais pour le moment, c’est l’interprétation à donner à la sortie de Robert Poëti qui intrigue.
La question de savoir s’il aurait pu être « écarté dans le dernier remaniement ministériel parce qu’il posait trop de questions » se pose.
Reste qu’avant de « sortir publiquement » par l’entremise d’une entrevue accordée à Louis Lacroix, Robert Poëti a sûrement mesuré les conséquences de son geste.
On sait déjà ce que je pense de Jacques Daoust, « Il tire le PLQ vers le bas », de mon point de vue.
Il semble que je ne sois pas le seul à le penser.
Robert Poëti a probablement jugé qu’il existe suffisamment de militants ou d’officiers libéraux pour appuyer sa démarche qui met beaucoup de chaleur sur le siège de Jacques Daoust, dans les circonstances.
« Le calcul vaut le travail » dit l’adage.
Bien que les circonstances du départ de Robert Poëti du conseil des ministres demeurent nébuleuses, je crois que le réel calcul du député de Marguerite-Bourgeoys est de pouvoir conserver intact son aura de policier intègre au moment où les critiques sur le positionnement du ministre Daoust s’expriment publiquement dans le camp libéral.
Attendez de voir vendredi matin quand seront divulgués les résultats « de la consultation » que Jacques Daoust a menée sur le thème de l’économie numérique.
Déjà le texte de mon collègue blogueur au Journal en donne un aperçu : « Les politiques numériques actuelles consistent à tenter de mettre un réseau dans un silo ! »
Robert Poëti n’aurait pas pu choisir meilleur timing pour informer le public « en âme et conscience » de ses préoccupations…
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