Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
Le nombre d’électeurs en colère contre les élites politiques augmente sans cesse aux États-Unis. Et c’est la campagne pour que Donald Trump soit élu comme président qui en profite…
Quiconque étant moyennement informé par l’entremise des médias de masse voit bien que Donald Trump mène une drôle de campagne. Mon collègue Claude Villeneuve qui suit l’action de l’intérieur même des deux conventions utilisait cette belle formule pour décrire l’approche du milliardaire désormais candidat du Parti républicain : « Une rhétorique à la Poutine, un non verbal à la Mussolini, une durée interminable à la Castro ».
Il a beau mentir sur les faits, il rattrape Hillary Clinton dans les sondages. (Ajout: voyez ceci, également)
Il doit bien faire quelque chose qui plait aux électeurs pour se maintenir ainsi dans la faveur populaire, alors que ça fait des mois qu’on dit qu’il va se planter avec le genre de campagne qu’il mène.
J’en suis devenu à croire qu’il dispose de l’appui involontaire des élites politiques qui montrent constamment à quel point ils pratiquent des politiques qui frustrent les électeurs.
Prenons les derniers éléments d’information disponibles.
Le fondateur du site Wikileaks qui a pris l’habitude ces dernières années de dévoiler des courriels qui devaient rester secrets vient d’en publier d’autres à quelques jours de la convention qui doit porter officiellement Hillary Clinton candidate du Parti démocrate. On sait déjà que Julian Assange n’appuie pas Mme Clinton et disons qu’en dévoilant des masses de courriels qui montrent comment les élites du Parti démocrate ont tenté de saper les efforts de Bernie Sanders (principal rival de Hillary Clinton), on voit bien qu’au net, la colère des électeurs est bien entretenue.
Pendant que j’écris ce billet, Wikileaks continue le coulage d’information…
#DNCLeak: DNC instructs staff to covertly spread article depicting @SenSander's supporters as violent https://t.co/zgjC2qLwTr #feelthebern
— WikiLeaks (@wikileaks) 25 juillet 2016
Ces courriels « rendus publics sont explosifs », affirme le correspondant de ICI Radio-Canada et il est prévisible que la campagne de Donald Trump gagnera encore d’autres appuis.
Imaginez… le parti qui porte dans son nom le mot « démocrate » semble devenir avec ces révélations celui qui ne la respecte pas. Les élites du Parti démocrate étaient supposés rester neutres pendant « les primaires », mais les informations coulées tendent à prouver qu’elles agissaient pour la candidature de Hillary Clinton contre celle de Bernie Sanders.
Écoutez ici comment la présidente du Parti démocrate américain (démissionnaire) est reçue au déjeuner de la délégation de la Floride en prévision de l’ouverture de la convention. Les huées sont généreusement distribuées..
.@DWStweets booed off the stage at her own FL delegation breakfast @NBCNews pic.twitter.com/GMe0g9t1JQ
— Andrea Mitchell (@mitchellreports) 25 juillet 2016
Au Parti républicain, il y a également eu de multiples signes que les élites ne voulaient pas appuyer la candidature de celui qui a été choisi dans les élections primaires, Donald Trump. Mon collègue explique dans ce billet comment Mike Pence (gouverneur de l’Indiana) qui venait d’être choisi comme colistier de Trump s’est complètement fait voler la vedette par Ted Cruz (sénateur du Texas) dans un discours où il refuse d’appuyer Donald Trump.
Une sorte de spirale semble s’être installée et elle favorise la campagne de Donald Trump : plus les combines / manigances / entourloupettes des élites politiques sont mises à jour, plus les électeurs sont en colère et plus leur envie de voter pour Donald Trump augmente.
Le seul message « je suis la voix du peuple » semble suffire à Donald Trump pour sa campagne !
Le reste de ce qui se dit est tout simplement porté au compte des élites politiques qui complotent contre lui pour qu’il ne soit pas élu.
On tourne furieusement en rond aux États-Unis.
Ici, au Québec ou au Canada, on aurait tort de faire comme si de rien n’était !
N.B. Nouveau billet de mon collègue qui vient d’arriver à Philadelphie, « Gros programme », et précision de Julien Assange sur sa préférence électorale…
Julian #Assange: Choosing Between Trump & Clinton is Like Picking Between Cholera & Gonorrhea #DNCLeak https://t.co/8GbtvDiu2l #FeelTheBern
— WikiLeaks (@wikileaks) 25 juillet 2016
Tags: "La vie la vie en société"