La démission de Jacques Daoust marque la rentrée politique

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».

N’importe quel gouvernement veut contrôler SON MESSAGE à l’occasion de la rentrée politique du mois de septembre.

Cette rentrée 2016 du gouvernement du Québec pourra-t-elle s’opérer sans que la démission de son ministre des Transports un 19 août vienne nuire aux plans de Philippe Couillard ?

Si les stratèges du bureau du premier ministre avaient entretenu des doutes sur la défection de Jacques Daoust, ils auraient probablement choisi que la controverse d’une démission survienne en juin, en fin de session parlementaire. Il semble bien qu’on avait décidé en haut lieu de « vivre » avec le ministre Daoust.

Dans ce contexte, comment expliquer l’importance de cette histoire des courriels dans la décision de larguer Jacques Daoust ?

Peut-être que d’autres motivations ont pris le dessus depuis juin ?

Qui sait si le projet pilote dans le dossier d’UBER n’arrivait pas à se concrétiser avec un ministre des Transport qui n’y croyait pas…

Les conseillers du premier ministre ont peut-être jugé qu’on ne pouvait pas se permettre de traîner encore dans ce dossier qui fait passer le gouvernement actuel pour incapable d’encourager l’innovation ?

Il reste que le fait de démissionner un ministre si tard en août va changer la donne du message de la rentrée.

Par exemple, jusqu’à quel point ce projet d’un troisième lien entre Québec et Lévis était ou pas dans les cartons du gouvernement en cette seconde moitié du mandat de Philipe Couillard ?

Comment ne pas croire à un « spin politique » facile pour détourner l’attention d’une démission qui a le potentiel de faire mal encore pendant quelques semaines ?

« L’affaire Rona n’est pas finie… » titre Michel Hébert, avec raison. L’opposition voudra obtenir des réponses et la tenue d’une commission parlementaire sur le sujet pourrait bientôt ajouter de l’eau au moulin.

Parlant des conséquences de cette autre démission sur la rentrée politique, il y a aussi cette idée de réunir les forces souverainistes sous la même bannière. Ce message de Jean-François Lisée (entériné par Pascal Bérubé) ne représente-t-il pas un changement de cap au Parti québécois ?

Il inscrit assurément ce sujet parmi ceux qui deviendront importants dans cette rentrée politique 2016 qui comprend aussi une élection à la tête du Parti québécois. Une élection partielle dans Verdun n’était pas sur le radar en juin et elle crée déjà des remous au PQ qui souhaite faire meilleure figure que ce qui est annoncé par le sondage CROP dont les résultats ont été publiés la semaine dernière.

Bref, on vivra peut-être une autre rentrée politique que celle à laquelle on pouvait s’attendre.

À force de laisser les problèmes trouver par eux-mêmes leur solution, le gouvernement n’a pas la mainmise sur son agenda.

Il devra accepter que le sujet de sa capacité à prendre des décisions difficiles au bon moment fasse partie de la thématique de cette rentrée politique de septembre 2016.

J’y reviendrai…

Mise à jour du lendemain: La Commission parlementaire de l’économie et du travail aura bel et bien lieu et un des premiers témoins à y être entendu risque d’être l’ex-chef de cabinet de Jacques Daoust, Pierre Ouellet.

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