Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section blogue.
Il en mène tellement large monsieur le maire de Québec que parfois, il me donne l’impression de vouloir aussi jouer le rôle de l’opposition.
Il y plusieurs textes à lire ce matin dans votre Journal qui découlent d’une entrevue éditoriale récente (1, 2, 3). Une panoplie de sujets intéressants y sont abordée, mais on sent que Régis Labeaume n’est pas de bonne humeur.
Plusieurs projets ne tournent pas au goût de Régis Labeaume et ça paraît.
Le gouvernement fédéral est un mauvais compagnon qui ne répond pas à ses attentes, les citoyens qui râlent contre le déficit d’exploitation au Centre Vidéotron n’ont rien compris, les taxis et les stations de radio l’exaspèrent, sans parler de ses Nordiques à qui il rêve encore furieusement.
Il y a bien les libéraux provinciaux qui trouvent grâce auprès du maire… il anticipe le retour de Pierre Moreau (sa santé irait beaucoup mieux, voici une bonne nouvelle) avec un grand bonheur.
À quoi servait donc cette entrevue éditoriale, finalement ?
Une fois la revue des différents « dossiers » faite, qu’est-ce qui reste de ces articles ?
Beaucoup de contenus abordés en rafale, mais difficile d’avoir accès à la pensée profonde de notre bon maire Labeaume.
On dirait que quelque chose le contrarie, mais on ne sait pas vraiment quoi.
J’ai été étonné qu’il parle des politiciens (qui «nous fourrent») en s’excluant, comme si lui n’en était pas un.
Pas un mot sur l’opposition à l’hôtel de ville… il y a très peu à dire, effectivement.
En relisant plus attentivement le long papier de Kathryne Lamontagne pour chercher à mieux comprendre, je me suis mis à penser au ton aigri qui transpire de plusieurs des propos tenus par le maire de Québec.
Je me suis demandé si peut-être, il venait du fait qu’il existe effectivement une sorte d’opposition actuellement dans la Ville, mais qu’elle est difficile à identifier.
Une rumeur sourde.
Un tas de gens se demandent en murmurant si Régis n’aurait pas fait son temps ? En chuchotant, parce qu’il ne faudrait pas que ça se rende jusqu’aux oreilles du maire.
Ce genre de réflexion coupe court très rapidement puisque la question qui suit à peu près tout le temps c’est « pour le remplacer par qui » ?
Je me demande si Régis Labeaume ressent ses discussions en vase clos, lui qui a à peu près tout le temps devant lui des gens qui lui font de gentilles courbettes ?
Vrai que les dossiers du Pont de Québec et du Centre Vidéotron lui tirent beaucoup de jus, mais normalement, dans les circonstances actuelles, il devrait être de bonne humeur monsieur le maire, non ?
L’été a été merveilleux à Québec !
La Ville grouille de monde, il y a tellement d’évènements que les taxis ne fournissent pas, l’économie locale semble rouler à plein régime et le maire règne en seul prétendant.
On sent tout de même que Régis Labeaume n’est pas satisfait.
À tort ou à raison, le maire de Québec a senti que c’était le bon moment pour remettre les pendules à l’heure sur plusieurs sujets et il s’est exécuté.
De mon point de vue, il demeure que Régis s’en fait un peu trop avec le pont, le Centre Vidéotron et le troisième lien.
En continuant d’alimenter la polémique sur ces trois sujets en entrevue éditoriale, Régis Labeaume a constitué sa meilleure opposition.
Il aurait pu parler de tellement d’autres choses qui vont bien à Québec.
Décidément, Régis Labeaume aurait bien besoin d’opposants forts à la mairie, en cette année pré-électorale.
À défaut d’en avoir, j’ai l’impression en cette rentrée 2016 qu’il cherche à s’en créer.
Et à le lire ce matin, je dirais qu’il constitue pour lui-même sa propre opposition !
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