Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
En fin de semaine dernière, le ministre de l’Éducation se réjouissait du fait que la Commission scolaire des Premières-Seigneuries (CSDPS) ait fait marche arrière et n’obligera plus les parents d’élèves de l’école secondaire Le Sommet à se procurer un iPad. Dans la foulée, en plein congrès-Jeunes du Parti libéral, il rappelait que le ministère qu’il dirige a mis à la disposition des CS « une enveloppe budgétaire consacrée à ce type de matériel technologique ». On apprend ce matin que la dite enveloppe contient près d’un demi million $ de moins que celle de l’an dernier à la commission scolaire en question.
Rien de réjouissant pour les parents et les élèves de l’école secondaire Le Sommet.
Un programme éducatif qui fonctionne plutôt bien dans une école publique, c’est quelque chose qui mériterait d’être encouragé, non ?
Depuis une semaine dans une école de Charlesbourg, on assiste à un branle-bas de combat pour des économies de 50 $ par élève, par année et on comprend même que le programme des iPads sera réévalué.
La belle affaire !
C’est dans ce climat que se tiendra ce soir une assemblée de parents à l’école secondaire Le Sommet. Les parents ont eu beau encourager leur école à prendre le virage numérique en 2014, ils se butent maintenant à l’inertie du ministère de l’Éducation et du ministre qui applaudit le progrès : au moins, on respecte la loi, maintenant.
Je comprends que c’est important la loi.
Je croyais que l’innovation au service des apprentissages des élèves dans une école publique au Québec c’était aussi quelque chose d’important à encourager.
Pendant qu’on diminue les fonds d’une année à l’autre à la commission scolaire, l’école doit non seulement s’adapter à une baisse de ses budgets, mais elle doit aussi apprendre à composer avec trois sortes d’élèves dans la conduite de son programme: ceux qui achètent les iPads, ceux qui les louent et ceux à qui on les prête. On comprendra que ces derniers n’auront en mains les iPads que pendant les heures de classe. La loi, c’est la loi…
Ce serait chouette que le ministre Proulx aussi député d’une circonscription de la région de Québec aille faire un tour à l’assemblée de parents de ce soir.
Il pourrait en profiter pour expliquer les conditions qu’il met en place pour innover en 2016 dans les écoles publiques du Québec. Je suis certain que les parents de l’école secondaire Le Sommet apprécieraient sa présence, au point même de formuler quelques questions sur le sujet.
Il me semble que c’est le moins qu’il pourrait faire.
Ça se passait plutôt bien depuis deux ans à l’école secondaire Le Sommet, avant que le ministre de l’Éducation s’en mêle.
On aimerait bien pouvoir compter sur le support du ministère de l’Éducation dans cette période où innover n’est pas simple et exige beaucoup de leadership et de ressources.
Si au moins, il pouvait ne pas nuire, ce serait déjà ça de pris !
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