L’anglais intensif au rythme du plus lent

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».

Dommage que le nombre d’écoles ayant implanté un programme en enseignement de l’anglais intensif au troisième cycle du primaire soit si petit. Depuis février 2011, on ne progresse pas très rapidement malgré les nombreuses raisons qu’on auraient eu de le faire…

D’abord, il y a l’avis du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) publié en août 2014 qui stipulait qu’en augmentant et concentrant le temps alloué à la langue seconde, ce programme « permet de remplir deux importantes conditions d’efficacité ».

« L’enseignement intensif est donc une solution prometteuse qui mérite d’être encouragée et soutenue, en particulier dans les milieux où les occasions de contact avec la langue cible en dehors de l’école sont rares (ou se résument à l’écoute de la télévision). » – CSE

Ensuite, il y a aussi eu cette volonté exprimée à plusieurs reprises de l’implantation progressive sur cinq ans de ce programme, pour tout le Québec.

L’École nationale d’administration publique (ÉNAP) a eu beau valider la pertinence et la conception de ce programme, c’est la position syndicale qui a l’air de prévaloir: « La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) exprime sa profonde insatisfaction à l’égard de la décision de la ministre qui, dans les faits, maintient et va soutenir l’implantation de ces projets » (source).

Résultat: « seulement 10 129 élèves de sixième année étaient inscrits au programme d’anglais intensif en 2015-2016, soit environ 15 %. En 2011, lorsque le premier ministre Jean Charest avait annoncé que ce programme serait offert à tous d’ici cinq ans, environ 10 % des élèves y étaient inscrits ».

La demande des parents pour l’anglais intensif est forte. Le témoignage de la présidente de la Fédération des comités de parents du Québec citée dans l’article de Daphnée Dion-Viens est éloquent, en ce sens, dans l’article.

Il y a eu des résistances qui viennent au-delà des syndicats depuis 2011, et il convient de se demander si le leadership politique a été suffisant pour les vaincre. Changer aussi souvent de ministre de l’Éducation pendant cette période n’a sûrement pas contribué à vaincre l’inertie qui caractérise souvent les tentatives de changer les choses en éducation au Québec.

Reste qu’entre la cible de Jean Charest de 100% des élèves de 5e / 6e années et le 15% actuel, il y a toute une marge.

Je comprends facilement que l’ambition du gouvernement libéral de 2011 était disproportionnée.

J’étais contre le mur à mur et je le suis encore, tout comme je crois que la décision d’aller de l’avant – ou non – avec l’anglais intensif doit être prise par le conseil d’établissement de chaque école.

Reste que pour le bien des élèves, on doit se retrousser les manches et mieux s’organiser.

Il faut cesser de croire que l’enseignement en anglais en intensif au troisième cycle du primaire nuit à l’apprentissage du français.

Identifions clairement les barrières à franchir et allons de l’avant dans un meilleur esprit !

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