Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
L’auteur et le concepteur du Projet liberté-Nation, l’avocat Guy Bertrand, prédit l’effondrement prochain du Parti québécois. En attendant, le PQ est au beau milieu d’une course à la chefferie qui semble beaucoup plus disputée qu’elle ne le paraissait.
Me Guy Bertrand est un avocat bien connu à Québec et au Québec. Il a souvent fait la manchette à travers le temps pour ses prises de position politique, cherchant même à succéder à René Lévesque à la tête du Parti québécois en 1985. Parmi les fondateurs du PQ, il a connu une « période fédéraliste » de 1996 à 2002 qu’il a qualifié en 2006 de « grand dérapage ».
Redevenu indépendantiste depuis ce temps, il a publié une sorte de testament politique en 2015, le Projet liberté-Nation qui constitue un manifeste dans lequel il explique que les 17 régions administratives du Québec « jouiraient du statut d’États autonomes, unis et fédérés au sein de cette république francophone et indépendante du Canada ».
Hier en me documentant pour l’écriture de ce billet, je suis tombé sur une courte vidéo qu’il venait de mettre en ligne dans laquelle il parle de « non-dit » de son projet. C’est dans cette capsule qu’il prédit l’effondrement du Parti québécois. La vidéo est aussi publiée sur une page Facebook dédiée à la campagne à la chefferie de Martine Ouellet.
D’ailleurs, c’est à la lecture des différents témoignages de militants pro Martine Ouellet que je me suis aperçu que le ton de la campagne était plutôt belliqueux ces jours-ci. Certain dénonce les agissements « des camps Lisée et Cloutier », en particulier…
Premier à avoir soulevé certaines irrégularités cette semaine, Paul Saint-Pierre Plamondon a pointé l’establishment du parti plaidant qu’il « nuit à la course ». Le ton était donné pour le caucus présessionnel qui vient de se terminer.
Il n’y en a eu que pour la course pendant ces deux jours.
Fait intéressant, depuis le retrait de Véronique Hivon pour des ennuis de santé, il semble que l’écart entre le meneur au départ et les trois autres candidats se soit resserré. Se servant des données sur le financement, Bryan Breguet du blogue Too Close To Call confirme cette thèse d’une course plus serrée.
Des chiffres sur les dons en août aux candidats plaident aussi en cette faveur…
Les dons aux candidats péquistes ont été drôlement équitables en août.Cloutier tjs en tête avec 71k #coursepq #polqc pic.twitter.com/mqChUua0qd
— Joël Simard-Ménard (@j_sm29) 2 septembre 2016
Un prochain sondage Léger dont les résultats devraient être publiés cette fin de semaine (Ajout: voici les résultats) pourrait nous en dire davantage, mais s’il s’avère que les candidats sont maintenant engagés dans une lutte contestée, on fera sûrement le lien avec les différentes tensions qui s’expriment par les communications des derniers jours (1, 2, 3, 4).
Que Guy Bertrand ait raison ou pas, force est d’admettre que le Parti québécois vivra dans les prochaines semaines un autre moment important de son histoire…
Tags: "La vie la vie en société"