L’année 2016 qui se termine montre que les plaques tectoniques de la politique québécoise sont en mouvement.
Le dernier Léger publié pour le compte des quotidiens Le Devoir-Le Journal de Montréal trace un portrait assez fidèle à celui qu’on pourrait tirer des résultats des quatre élections partielles du 5 décembre.
Le sondeur Jean-Marc Léger me paraît être celui qui résume le mieux la situation…
Tendances: Depuis mai et le départ de PKP, le PLQ a perdu 5 points, la CAQ a gagné 5 points alors que le PQ et QS sont demeurés stables.
— Jean-Marc Leger (@JeanMarcLeger1) 17 décembre 2016
Manifestement, sans la menace d’un référendum sur la souveraineté du Québec, les intentions de vote pour le Parti libéral sont en baisse. Le même Jean-Marc Léger situe à dix le nombre de points perdus quand on compare le vote libéral aux dernières partielles à celui du scrutin de 2014.
Il est fort possible – on peut maintenant l’affirmer – pour la première fois depuis des dizaines d’années que la question centrale de l’élection d’octobre 2018 ne soit pas dans l’axe fédéraliste/souverainiste.
Trois formations politiques disposent donc de l’année 2017 pour tenter d’installer le thème de leur choix visant à offrir aux citoyens une raison de voter pour eux. Le PLQ, le PQ et la CAQ sont à peu près au coude à coude dans cette course à la « ballot question » pour débuter cette nouvelle année.
Il est un peu tôt à ce moment-ci pour spéculer sur le sujet.
J’ai souvent l’impression que les médias voudraient que l’axe gauche/droite soit celui qui s’installe pour départager cet enjeu.
On a qu’à regarder l’enflure qui a accompagné l’hésitation de François Legault cette semaine pour constater à quel point la pression est forte pour se choisir une place précise – et la conserver – sur le continuum gauche-droite.
Le chef de la CAQ a admis jeudi avoir fait l’erreur de réfléchir tout haut sur son positionnement et moi le premier je n’ai pas aimé l’expérience.
Je suis le dernier à pouvoir jeter la pierre à mon chef, il y a plusieurs traces sur ce blogue de mes hésitations à trancher comme le voudrait tellement d’observateurs de la scène politique.
J’appuis tellement François Legault quand il insiste sur l’importance pour l’État du Québec d’investir en éducation. À ce moment, j’imagine qu’on dira que nous sommes « de gauche »…
Je l’appuis tout autant quand il insiste sur l’importance de stimuler les investissements privés dans l’économie du Québec et à ce moment j’accepte l’étiquette « à droite » qui accompagne ce genre de politique.
Je me souviens la semaine dernière avoir entendu mon chef se qualifier de « pragmatique » plutôt que de devoir choisir entre la gauche et la droite et j’aimais bien ce positionnement.
Cette semaine, dans la tourmente des analyses et des chroniques, je me suis employé à relire sur le pragmatisme en politique et je suis tout naturellement tombé sur un ouvrage traitant de la pensée politique de Lucien Bouchard.
Un passage écrit en parlant de l’ambivalence souvent attribuée à l’ancien premier ministre du Québec m’a fait sourire…
« Toutefois, cette ambivalence n’est qu’apparente. L’action politique de Lucien Bouchard trouve toute sa cohérence lorsqu’elle est pensée sous l’angle du pragmatisme. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce pragmatisme ne doit pas être confondu avec électoralisme, populisme et manque de vision politique. Il s’agit plutôt d’une manière de penser l’action politique en fonction d’un objectif supérieur, à savoir la défense des intérêts du Québec.
François Legault a fait preuve d’humilité cette semaine et c’est tout à son honneur.
Aujourd’hui avec le recul, je me demande bien davantage s’il aurait tout simplement cessé d’être pragmatique pendant quelques minutes en conversation avec le journaliste de La Presse+ Denis Lessard ?
Je suis fier du leader de la CAQ François Legault et je crois sincèrement qu’il n’y a aucune chance d’un « virage à gauche » dans les politiques fiscales et économiques du parti qu’il dirige.
Mon chef s’est d’ailleurs excusé auprès de Québec Solidaire et du Parti Québécois dont l’année 2017 devrait révéler davantage de rapprochements, réaffirmant du même souffle vouloir de notre côté « créer de la richesse au Québec et baisser les impôts ».
Sur ce point d’ailleurs, j’ai senti beaucoup de cohésion dans mes multiples conversations de cette semaine avec des membres de notre jeune formation politique. C’est prometteur…
La course à trois qui est maintenant celle qui nous occupe nous permettra de s’affirmer.
C’est en continuant de conjuguer la fierté à la prospérité que nous inspirerons les Québécois, une fois rendu dans l’isoloir en octobre 2018.
Comme le démontre bien Stéphane Gobeil ce matin, « 2016 aura été une bonne année pour la Coalition Avenir Québec »…
On s’en souhaite une aussi bonne en 2017!
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