Le gouvernement Couillard ne dispose plus que de trois périodes de travaux parlementaires d’ici les prochaines élections générales de 2018. C’est l’espace qui lui reste pour livrer des changements concrets en éducation : printemps 2017, automne 2017 et printemps 2018.
La journaliste Martine Biron écrivait en décembre dernier que « le premier ministre Couillard entend nettoyer l’ardoise en mettant fin prématurément à la session parlementaire ».
L’expression « nettoyer l’ardoise » s’applique parfaitement au domaine de l’éducation.
Les tableaux noirs des classes d’antan étaient constitués de plaques d’ardoise. Quand l’enseignant décidait de repartir à neuf, le nettoyage était bien davantage qu’une opération symbolique.
Celui que s’apprête à opérer Philippe Couillard est rendu nécessaire par l’incapacité du gouvernement à trouver ses marques.
La nomination d’Yves Bolduc à l’Éducation au printemps 2014 a fortement contribué à laisser des traces de craies extrêmement difficiles à effacer. Quand François Blais s’est présenté à une assemblée de commissaires en mai 2015 pour leur annoncer la fin des élections scolaires, il a enfoncé les marques.
Quand le gouvernement tentera de célébrer son troisième anniversaire dans quelques semaines, il n’y aura RIEN à célébrer en éducation, tellement il a perdu son temps pendant toute cette période où il a tergiversé.
Le mandat de Sébastien Proulx (en poste depuis un an ce 22 février 2017) s’est avéré le moins tumultueux de ceux de ses trois prédécesseurs. Il a choisi d’initier un cycle de consultations sur la réussite éducative plutôt que d’appliquer le programme libéral en éducation issu de la plateforme par laquelle il avait été légitimement élu.
Il n’est pas inutile de rappeler de quoi étaient composés ces engagements sous le grand titre « Réduire pour mieux investir… »
C’est dans ce contexte qu’il devient intéressant de lire les 10 défis du ministre Sébastien Proulx publiés récemment au Journal.
L’expression « nettoyer l’ardoise » prend tout son sens…
Non seulement n’y a-t-il eu aucune réduction de la bureaucratie scolaire, on pourrait même dire qu’elle a augmenté. Pas plus d’autonomie pour les écoles, mais de généreuses augmentations de compte de taxes scolaires jumelées à de nombreuses coupures dans les services directs aux élèves.
De la liste des dix défis, on pourrait « donner » au ministre que l’intervention tôt auprès des tout-petits faisait partie de la plateforme du PLQ de 2014. Et encore parce que l’offre d’une maternelle 4 ans accessible pour tous les enfants n’y figurait pas. Pour le reste, si on regarde le document attentivement, il y était question « d’encourager l’utilisation des technologies numériques ». Comment pouvait-on être plus vague ?
Je suis prêt à travailler sur la base de ces dix défis, issus de la consultation, même si la déception des trois premières années libérales restera bien présente dans les esprits.
Mais le temps presse et on ne peut pas dire que le gouvernement est reconnu pour son efficacité à livrer.
J’invite le ministre Proulx à nous donner l’heure juste le plus rapidement possible sur la nature de ses engagements. Le temps presse et le moment des actions concrètes est venu.
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