Le 5 mars 2014, la première ministre Pauline Marois déclenchait des élections générales pour le 7 avril suivant. La veille, elle affirmait que « l’élection d’un gouvernement péquiste majoritaire constitue un préalable à l’adoption d’une charte de la laïcité » (source).
La décision du Parti québécois d’instrumentaliser à des fins électorales le dossier de la laïcité et des accommodements religieux a non-seulement coûté le pouvoir à Mme Marois, elle a aussi précipité une importante remise en question de la formation actuellement dirigée par Jean-François Lisée qui s’incarne actuellement par le mot-clic #repenserlePQ.
Trois ans plus tard, pendant que le chef du PQ vante les vertus de l’indépendance aux Catalans à Barcelone, le Québec traverse une autre période difficile dans sa gestion du dossier de la neutralité religieuse au Québec. Le climat actuel aurait pu s’avérer favorable à l’adoption d’une des principales recommandations du Rapport Bouchard-Taylor, mais Philippe Couillard est le seul à s’y opposer : « On est dans un débat irréel, on est encore une fois en train de mettre sur la table un débat pour un enjeu inexistant au Québec » (source).
Le chef du PLQ voudrait pouvoir conserver « cette carte » dans son jeu électoral pour la prochaine campagne en octobre 2018 qu’il n’agirait pas autrement.
Je constate chez M. Couillard et Mme Marois cette même propension à laisser traîner le nécessaire débat sur cet enjeu de manière à pouvoir s’en servir pour diviser les Québécois à des fins électorales.
À titre de militant à la Coalition avenir Québec, la semaine qui vient de passer m’indique que cette attitude pourrait finir par nuire aux deux formations politiques dont je viens de décrire le comportement.
S’échangeant le pouvoir depuis plus de quarante ans, les libéraux et les péquistes ont peut-être trop étiré l’élastique de la confiance de leurs militants en manipulant la situation à leur profit au lieu de servir l’intérêt public.
La posture de vice-président à la CAQ me permet de croire à un réel mouvement des plaques tectoniques, ces jours-ci.
De plus en plus de citoyens me contactent en privé pour joindre le parti et ils invoquent la clarté de nos propositions en matière d’identité et d’immigration et surtout, leur volonté de militer avec nous pour concrétiser la vision qui les porte.
En public, il se passe des évènements qui vont dans ce sens également. Le passage de Tania Longpré à la commission politique de la Coalition avenir Québec présente un exemple du mouvement dont je parle. Je n’ai pas trop voulu « m’étendre » sur la venue de Mme Longpré par l’entremise des médias sociaux, mais j’en suis rendu à me demander si la hargne de certains membres du PQ qui s’acharnent sur elle ne serait pas représentative d’une certaine panique dans le clan péquiste ?
Ce dernier statut Facebook de Tania me porte à le croire…
Je reçois aussi des confidences de militants libéraux et je sais que pour certains, des annonces publiques viendront bientôt. Je ne m’attends pas à autant de brasse-camarade et de ressentiment, cependant.
Le militantisme politique est une belle manifestation de ses convictions et ne devrait pas entrainer de charge affective lourde à porter.
Je suis fier du comportement des gens qui m’entourent. J’entretiens des relations constructives avec des gens d’allégeances politiques différentes des miennes et même, avec des amis qui se tiennent loin des débats partisans. Je n’ai que des félicitations à faire à tout ce beau monde avec qui il fait bon vivre.
La présente situation qui semble particulièrement concerner les échanges par l’entremise des médias sociaux numériques commande de prendre du recul et de demeurer circonspect.
Dans tous les partis, certains militants dépassent les bornes de l’acceptable dans la manifestation de leur appartenance. Aussi, j’imagine qu’il doit y avoir des militants à la CAQ qui entretiennent des doutes sur leur appartenance au parti (au point de vouloir quitter) et qui ne s’ouvrent pas à moi en premier ? C’est une hypothèse plausible…
Ce billet est partisan, je le sais bien.
Je tenais quand même à l’écrire pour laisser ici cette trace de la période particulière que nous traversons.
Je remercie M. Lisée de sa réaction publique aux doléances de notre nouvelle venue à la CAQ :
@TaniaLongpre a raison. Débattre des idées, oui. Mais dans le respect des personnes et des choix. #TrollsDeTousLesPartisVousNuisezÀVosCauses https://t.co/nn1mxSDhUN
— Jean-François Lisée (@JFLisee) 4 mars 2017
Militer dans un parti politique en 2017, c’est précieux.
Gardons à l’esprit qu’il est possible d’exprimer son militantisme – même de critiquer « l’adversaire » – sans perdre de vue la valeur du point de vue différent au nôtre.
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