Je ne suis pas où je devrais être ce soir. J’ai décidé de ne pas me pointer au débat de «Participe Présent» qui porte sur la réforme de l’éducation. Je dis cela parce que plusieurs personnes m’ont dit dans les derniers jours qu’ils s’attendaient à m’y voir. Le coeur n’y est pas. Moi qui démarre au quart de tour quand il s’agit d’aller entendre parler d’éducation, ce soir, je suis resté sagement à la maison. Je suis en pleine forme, le sujet continue de me passionner, mais je ne me vois pas commenter un débat après en avoir vécu un semblable voilà peu de temps. Qui plus est, un des protagonistes de l’autre soir fait partie du panel. J’aurais pu y être allé sans commenter au retour… naaaaaah! Ce n’est pas mon style.
Pas facile de revenir d’une expérience aussi intense que celle offerte par Télé-Québec. L’image à droite témoigne du fait que Mmes Bazzo et Laurin «ont volé la vedette» aux panellistes que nous étions et c’est bien correct ainsi. J’imagine que je l’aurais trouvé moins drôle si un de mes opposants avait constitué le «choix du public», mais j’aime bien ce résultat qui me porte à penser «qu’on a sauvé les meubles»… D’autant plus que je réalise depuis que je suis revenu qu’il y a bien peu de gens dans les extrêmes des deux positions, en ce qui concerne les changements à apporter en éducation. La décision de jouer «Participe Absent» ce soir doit sûrement être reliée à cette intensité dans mes prises de position que je souhaite voir descendre un peu.
J’ai relu les articles parus dans La Presse en mars 2005 sous la plume de Marie Allard (sur ce sujet) et je comprends mieux la position de Katia Gagnon (que je remercie d’ailleurs, car elle est responsable du fait que j’ai pu relire les articles):
«Les salles de classe finlandaises ressemblent à celles du Québec, avec des pupitres placés en groupes pour permettre le travail d’équipe. « On ne fait pas qu’écouter les enseignants parler pendant des heures, ce qui fait que les cours sont assez intéressants », dit Aino Honkanen, une adolescente de 14 ans, de l’école Viikki. « On fait des exercices, de la recherche dans Internet, on discute, on voit des vidéos. » Anna-Mari Mäkelä, qui enseigne l’anglais dans cette école, est toujours étonnée de voir des cours traditionnels quand elle visite un établissement à l’étranger. « Ici, nous sommes encouragés à connaître à fond nos élèves et varier nos façons de faire selon les groupes », explique-t-elle. Depuis le début des années 90, la Finlande préconise en effet un enseignement constructiviste, où les élèves apprennent par eux-mêmes. « Le rôle du professeur a changé: il n’est plus seulement le dispensateur de la connaissance, mais le guide qui permet aux élèves de construire leur apprentissage », explique Claude Anttila, de la Direction nationale de l’enseignement de la Finlande.»
Si le constructivisme est un système «où les élèves apprennent par eux-mêmes», il me paraît bien légitime de développer de la méfiance avec cette façon de faire! J’aime un peu mieux cette autre citation issue d’un autre de la série d’articles : «Comme le disait Montaigne, socioconstructiviste avant l’heure : « Enseigner, ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu ».»
Tout cela pour dire que j’ai bien hâte d’être placé dans un contexte où le jeu ne sera pas de s’opposer les uns et les autres, mais d’essayer de se comprendre un peu plus. Ma lecture de ce soir m’a permis de comprendre que bien peu de personnes souhaitent absolument rester sur ses positions sans chercher à regarder tout cela de plus près. Même chez M. Bédard, j’ai senti (hors débat) beaucoup d’ouverture. J’aimerais bien échanger de nouveau avec les gens qui ont fait l’émission de télévision de l’autre soir dans une formule où nous aurions vraiment le temps de nous comprendre davantage.
J’imagine que c’est ce qui m’a porté à rester chez moi et écrire ce soir…
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