La mise à jour économique dévoilée jeudi dernier par le gouvernement Marois constitue le recul le plus percutant de ce présent mandat du Parti Québécois (la liste des autres est à la fin de ce billet) : l’objectif du déficit zéro est abandonné !
En plus du problème politique de devoir marcher sur la peinture, le gouvernement Marois a un problème de gouvernance : il refuse de revoir certaines de ses dépenses et suscite de moins en moins d’investissements privés. Il nous conduit aux déficits structurels.
L’état de situation dévoilé par le ministre des Finances Nicolas Marceau montre un déficit de 2,5 milliards$ pour la présente année financière 2013-14 et un autre déficit (plus élevé que celui de 2012-13) pour l’année 2014-15 qui s’élèvera à 1,75 milliard$.
Ce document « Le point sur la situation économique et financière du Québec » montre que pour le présent exercice (2013-14), l’augmentation des dépenses consolidées du gouvernement du Québec s’élèvera à 3,3% (page C.24). Comme l’explique bien le député de Lévis, la cible était de 2,3%, ce qui représente pour 800 millions$ d’écart avec les prévisions. Peu importe ce que dit M. Marceau depuis quelques jours, ce rythme d’augmentation des dépenses est beaucoup trop élevé, en particulier dans le présent contexte où le climat entretenu par le gouvernement péquiste n’est pas propice à la relance économique du Québec et aux investissement privés. Le gouvernement prévoie une croissance du PIB réel de 0,9 % en 2013 (une révision à la baisse de 0,4 %), alors que les prévisions de croissance des économistes de Desjardins indiquent qu’elle sera de 1,7% en Ontario et dans le reste du Canada pendant la même période.
Aux Coulisses du pouvoir ce dimanche, le ministre des Finances admettait son échec (lire Michel Hébert, sur ce sujet).
Le 16 novembre dernier, à l’issue d’un conseil général placé sous le thème de Cap sur nos familles, la Coalition s’est engagée à réduire le fardeau fiscal des familles et de la classe moyenne dans les prochaines années. Si elle est portée au pouvoir, la Coalition Avenir Québec complèterait non seulement l’abolition de la taxe santé, mais éliminerait aussi la taxe scolaire pour les familles. « L’élimination de ces deux taxes permettront de retourner, en moyenne, $1000 dans les poches des familles québécoises. »
« Depuis trop longtemps, les Québécois paient beaucoup trop de taxes pour satisfaire un état lourd et inefficace. Les vieux partis nous ont menés en bateau, en nous laissant croire qu’ils baisseraient le fardeau fiscal, mais sans moderniser l’État pour dégager la marge de manœuvre financière nécessaire pour remplir leurs promesses. Avec la Coalition Avenir Québec au pouvoir, fini les vieilles promesses brisées! »(source)
Le document de présentation du député de Lévis, Christian Dubé, est sans équivoque : les revenus dont on se priverait en tant que gouvernement par les baisses de taxes d’environ 2 milliards$ seront compensés par la diminution de la bureaucratie (remplacement des commissions scolaires par un nombre restreint de centres de services, par exemple). Les agences de la santé seraient abolies dans un effort pour diminuer la proportion de personnel non-soignant au Québec qui, lorsqu’on compare avec un pays de même taille, démontre que notre bureaucratie est trop lourde.
C’est en limitant la croissance des dépenses du gouvernement à une moyenne de 2,3 % sur un premier mandat que la marge de manoeuvre d’au minimum 2 milliards$ serait dégagée.
C’est en se comportant comme un État moderne (pourrait-on parler d’État 2.0?) que nous pourrons entreprendre la révision des façons de faire du gouvernement, l’allègement des structures, le resserrement de la gestion des contrats et l’amélioration continue de nos pratiques.
J’ai souvent parlé ici de gouvernement ouvert et d’optimisation dans les méthodes de gestion des affaires de l’État. Ne serait-ce que sur la gestion des contrats informatiques, il y a des marges à dégager. Combiné à l’augmentation des investissements privés issue de la mise en oeuvre du Projet Saint-Laurent, le plan de donner aux familles un répit fiscal prend forme.
Il faut s’attendre à ce que le plus rapidement possible le gouvernement tente de recentrer son discours sur son projet de charte des valeurs puisque le wedge politics le sert beaucoup mieux que le dossier économique.
Il faut compter sur l’équipe économique de la Coalition Avenir Québec pour persévérer et insister sur l’importance d’augmenter le revenu familial disponible, après impôts!