Note : Une autre version de ce billet a été publié au Huffington Post Québec dans la section « blogue ».
J’ai souvenir d’un Noël à Montréal où tout le monde était allé à la Messe de minuit et où moi, j’étais resté devant la télé, subjugué devant L’Homme qui plantait des arbres. Je me souviens d’avoir vécu à ce moment un des recueillements les plus profond qu’il puisse être.
J’ai eu l’immense privilège de rencontrer Frédéric Back, un week-end de fin avril 1988, à Orford. Je me souviens au moment de lui serrer la main, tellement j’étais ému. Devant un parterre d’éducateurs, il avait présenté son majestueux documentaire, en y traçant les parallèles de bon aloi avec l’éducation. Il avait rendu hommage au récit de Jean Giono. La voix grave, modeste et rassurante, il nous avait montré le chemin. Il nous avait raconté notre vie de semeur. Nous étions tous des Elzéard Bouffier. Il nous avait invité à croire aux gestes posés envers chaque élève. Une parole dite, une action bienveillante ou un enseignement de qualité pouvant porter cinq, dix, vingt ans après coup. Le temps fait son oeuvre, les bonnes semences trouvent toujours comment croître dans chaque humain…
Frédéric Back était très humble. Son oeuvre est à l’autre extrême, d’une amplitude telle qu’avec le temps, sa portée en sera décuplée. À l’ère de l’instantanée, ces petits dessins deviendront plus grands que jamais!
La patience et la minutie de ce génial illustrateur était sans limite.
Décédé hier, un 24 décembre, j’ai le coeur rempli de reconnaissance pour cet homme qui a marqué ma vie d’éducateur.
Merci Frédéric Back.