Les TBI : solution ou problème ?

Note : J’ai écrit cet article en décembre 2010 pour la FQDE qui publiait une revue à l’époque. Le lien étant maintenant brisé vers cet article, je le reproduis ici…

Force est d’admettre qu’on retrouve assez souvent de ces dispositifs (les Tableaux Blancs Interactifs) dans les classes depuis quelques années. Les enseignants semblent manifester une curiosité certaine pour les TBI. Au même moment, apparaissent plusieurs textes qui ont le mérite de poser la question du réel intérêt de ces objets technologiques qui peuvent apparaître pour plusieurs comme étant une métaphore du tableau vert ou noir : un outil d’enseignement qui perpétue au premier abord, la démonstration! Un extrait du premier de ces textes(1) écrit par une personne-ressource du RÉCIT national de l’univers social :

« En historien que je suis (même ici, dans mon domaine, je suis un imposteur), voici les faits :
– Fait 1 : Il y a une importante augmentation des achats de TBI dans les commissions scolaires du Québec.
– Fait 2 : Les personnes-ressources du RÉCIT reçoivent de plus en plus de demandes de formation sur le TBI.
– Fait 3 : Il y a eu 115 inscriptions dans les ateliers portant sur le TBI lors de la dernière rencontre nationale du RÉCIT.
– Fait 4 : Le mandat du RÉCIT indique que nous devons former les enseignants à « utiliser efficacement les TIC à des fins d’enseignement et d’apprentissage dans les différentes  disciplines  ».
– Fait 5 : À ce jour, la valeur pédagogique du TBI reste à démontrer;
– Fait 6 : À ce jour, le TBI est largement utilisé comme un outil d’enseignement. »

Le même auteur dans un deuxième texte(2) sur le sujet va un peu plus loin. Il recommande de voir l’intégration des TBI « dans un esprit critique » tout en admettant qu’ils ne sont peut-être pas « des outils révolutionnaires ». Il me semble que ces propos témoignent d’une prudence élémentaire. Mais certains intervenants dans ce débat sur la pertinence d’utiliser ou non les TBI vont jusqu’à écrire(3) qu’il pourrait s’agir d’une « grande  arnaque ». Voyons un peu plus loin…

Pour écrire sur un tableau, l’enseignant tient une craie. Il peut lui arriver de donner la craie à un élève, mais dans le meilleur des mondes, l’interactivité en classe est réduite au minimum dans ce mode « je démontre, vous écoutez ». Dans le contexte d’un TBI, le stylet qui active le tableau agit telle une souris. On peut faire sur l’écran tout ce qu’on pourrait faire devant l’écran d’un ordinateur. Manifestement, les possibilités d’échanges et de production de contenu sur le Web peuvent survenir. Pour appuyer les enseignants dans ce sens, le Récit a mis en ligne dernièrement un site Web pour favoriser le partage autour des bonnes pratiques d’utilisation de ce qu’on peut aussi appeler «les tableaux tactiles ». Ce site « Le TBI en classe(4) » permet de constater que plusieurs pratiques pédagogiques sont possibles avec le même dispositif. Dans certains cas, on pourrait penser que le TBI pourrait agir tel un objet « passeur » qui permettrait de migrer d’une pédagogie à 100 % frontale vers d’autres, plus ouvertes et participatives. Rassurant…

Dans un article(5) sur le site « The Principal Difference », un directeur d’école aux États-Unis avance que « l’objet technologique à lui tout seul ne fera pas le travail d’engager activement les élèves dans leurs apprentissages »:

« Whiteboards don’t engage students. Teachers engage students! »

Dans un article sur le blogue(6) du professeur Patrick Giroux de l’UQAC, une de ses étudiantes mentionne que « l’usage du tableau blanc interactif en mathématiques pour les enseignants comporte plusieurs avantages ». Stéphanie Tremblay donne un exemple :

« Au lieu de corriger les cahiers de mathématiques des élèves, l’enseignant peut corriger le tout en ligne devant toute la classe étant donné que certains manuels sont maintenant accessibles sur Internet (Huin, 2010). Aussi, l’usage du TBI en mathématiques peut être très pertinent lorsqu’on parle de l’enseignement du calcul des angles. Plusieurs outils permettent de faire le calcul des angles à l’aide d’une équerre virtuelle transparente. Ainsi, il est plus facile pour l’enseignant de faire des démonstrations avec ce type de logiciel étant donné que les enfants sont plus à l’écoute (ils sont souvent très ouverts à tout ce qui concerne les nouvelles technologies de l’information et de la communication). »

Le défi reste donc de transformer le tableau blanc interactif en tableau blanc d’apprentissage. Du TBI au TBA… il y a beaucoup à faire.

Souvenons-nous-en!

N.B. Autre documentation à propos du TBI sur le site de Carrefour-éducation(7)

(1) http://recit.org/index.php/2010/10/08/aux_abris_les_tbi_sont_parmi_nous

(2) http://recit.org/index.php/2010/10/15/une_reflexion_sur_le_tbi_2_0)

(3) http://www.deslaure.com/blog/index.php?2010/11/14/716-pourquoi-le-tableau-blanc-interactif-est-la-plus-grande-arnaque-que-le-systeme-scolaire-ait-connue-a-ce-jour

(4) http://tbi.recit.qc.ca/

(5) http://nasspblogs.org/principaldifference/2010/06/do_whiteboards_engage_students.html

(6) http://pedagotic.uqac.ca/?post/2010/10/06/Le-TBI-en-math%C3%A9matique-au-primaire

(7) http://www.carrefour-education.qc.ca/guides_thematiques/un_tbi_dans_ma_classe_et_alors

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2 Commentaires
  1. […] TBI (et ce n’est pas moi qui va défendre l’utilisation en classe des TBI – 1, 2, 3), le jeu et les MOOC tels que discutés en ce moment prêtent effectivement flanc à pouvoir en […]

  2. […] chez nous, ce n’est pas quoi faire avec les TBI, c’est savoir composer avec les bonheur et les malheur du […]

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