Qu’est-ce que la commission scolaire des Affluents attend pour réagir ?

Un enseignant au secondaire a fait paraître mercredi dernier une lettre à La Presse dans laquelle il se désole de la perte de valeur du diplôme d’études secondaires (DES). L’auteur réagit dans sa missive à une annonce qui aurait été faite par des gestionnaires de sa commission scolaire qui aurait pour effet chez les enseignants de devoir « réduire leurs exigences et à rabaisser une fois de plus le plancher minimal requis chez les élèves ».

« En gros, ça veut dire que si un jeune a coulé tous ses cours en 1re [secondaire] et la moitié de ses cours en 2e, on l’enverra en 3e »

La lettre ayant beaucoup circulé par l’intermédiaire des médias sociaux, de nombreux intervenants se sont demandés ce qu’il en est. Les internautes moins familiers avec ces débats sont prêts à prendre au premier degré le message de l’enseignant, mais sachant que les règles d’obtention du DES sont déterminées par le régime pédagogique du MELS, pas par la CS ou même l’école, les collègues enseignants ou membres de la direction n’ont pas eu tendance à prendre le mors aux dents… mais le sujet demeure une préoccupation constante et le débat soulevé commande une réaction.

Il est relativement facile de savoir que l’auteur de la lettre enseigne dans un établissement de la commission scolaire des Affluents. Il n’en est pas à sa première lettre et Google étant ce qu’il est…

Des intervenants de mon réseau m’ont rapidement indiqué qu’ils recommanderaient à la commission scolaire de réagir pour préciser ses politiques en matière de passage d’un niveau à l’autre. Je sais que le message s’est rapidement rendu jusqu’aux dirigeants de la CS. J’attendais la réaction publique avant de me faire une tête puisque tout ce qui découle de la « fameuse réforme » du début des années deux mille est souvent monté en épingle. Parfois à raison, souvent à tord.

Cette idée que la réforme (jamais véritablement implantée, je l’ai déjà écrit) n’exige aucun redoublement, je l’ai toujours contestée, même si je sais bien que ce même redoublement est loin de représenter une panacée.

Pas de réaction hier jeudi, ni aucune aujourd’hui.

Un billet d’un directeur adjoint d’une école du réseau privé est venu alimenter le débat, cependant. J’ai lu beaucoup d’autres réactions, mais les attaques gratuites ou personnelles ne m’intéressant pas beaucoup, je n’hyperlierai pas.

Ce matin vendredi, j’ai quand même été beaucoup étonné de la réponse de la personne qui gère le compte Twitter de la Fédération des commissions scolaires du Québec à la suite d’une demande d’information de la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Éliane Laberge :

La FCSQ ne semble pas s’être intéressée aux conséquences pour un de ses membres, de la lettre ouverte de l’enseignant, au point de laisser sous-entendre qu’elle ne sait même pas le nom de la commission scolaire de qui on devrait attendre une réaction.

Qu’on me comprenne bien : l’objectif d’une réaction n’est SURTOUT PAS de casser du sucre sur le dos de l’enseignant qui a écrit la lettre ouverte.

Il me semble évident que la commission scolaire aurait intérêt à communiquer ce qui a été dit aux enseignants. Jusqu’à quel point les interprétations personnelles de l’enseignant jouent dans le jugement qu’il porte dans sa lettre… plusieurs comme moi aimeraient bien obtenir des précisions. L’enseignant en question me paraît être un grand garçon; il semble beaucoup aimer les débats en éducation. C’est très bien ainsi.

La valeur du diplôme d’études secondaires est un sujet sensible et il me paraît évident que la commission scolaire des Affluents devrait apporter sa contribution à la défendre.

En n’intervenant pas dans la discussion légitime lancée par un de ses enseignants, l’institution qu’est la commission scolaire des Affluents laisse toute la place à l’interprétation.

Qu’est-ce que la commission scolaire des Affluents attend pour réagir ?

Mise à jour du lendemain : L’enseignant a accordé une entrevue à Paul Arcand; il maintient ses propos et les précise. Deux sources différentes me confirment que d’autres commissions scolaires se basent sur un nombre d’unités à réussir pour faire passer un élève du premier au deuxième cycle. Il semble d’ailleurs que le nombre requis à la C.S. des Affluents est bel et bien celui identifié par l’enseignant dans sa lettre. Par contre, il faudrait aussi se demander si en plus de la réussite d’une certain nombre d’unités, il y aurait aussi l’obligation de réussir une ou des matières de base (français, mathématiques, etc.) ? En l’absence d’une réaction « officielle » de la commission scolaire, on ne connait pas les intentions derrière cette politique; porte d’entrée plus facile vers un autre diplôme que le DES et de meilleurs chiffres pour le taux de diplomation ? Il n’en demeure pas moins que les règles de délivrance du DES n’ont pas changé et ne peuvent être changés que par le MELS. Si le risque de « baisse de valeur » existe, ça prendra une certaine « complicité » des enseignants (d’où la sonnette d’alarme de l’auteur de la lettre) de cette CS « pour ajuster » à la baisse le programme de formation des cours du 2e cycle, ce qui risquerait de compromettre la réussite des examens uniformes de fin de parcours, réduisant ainsi les taux de réussite. Personne n’y gagnerait au change, surtout pas les élèves détenteurs d’un diplôme, soit, mais témoignant d’une formation de moins grande qualité.

Mise à jour du 27 janvier : La commission scolaire des Affluents vient de me faire parvenir un document sur les nouvelles règles de passage qui s’applique actuellement. Cet extrait du document répond à certaines interrogations :

On me dit qu’un communiqué de la commission scolaire sera publié cet après-midi. Voici d’autres exemples de règles de passage, à la CS de la Jonquière, à la CSMB et à la CS de Laval, à titre de comparables. D’autres commentaires à venir…

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2 Commentaires
  1. […] que d’écrire une longue mise à jour au billet « Qu’est-ce que la commission scolaire des Affluents attend pour réagir ? », je préfère écrire un nouveau texte puisqu’il y a eu beaucoup d’éléments […]

  2. […] que dire de cette histoire des règles de passage du 1er au 2e cycle à la commission scolaire des Affluents qui semblent diminuer la valeur du […]

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