Le futur de l’école publique, c’est l’école autonome

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ». Il reprend une chronique du 22 mai 2014 publiée dans les versions imprimées du Journal de Québec / de Montréal.

Les débats en éducation portent trop souvent sur ce qu’il faut abolir, pas assez sur ce qu’il faut construire. Les parents et les élèves cherchent un bon encadrement et un enseignement de qualité. Concentrons-nous sur ça…

L’école privée au Québec est solidement implantée dans le coeur de certains parents et l’école publique mérite autant si-non plus d’affection.

Réussir ses études, c’est d’abord être enthousiaste face aux défis d’apprendre et développer le sentiment d’appartenir à son école. En classe, dans les activités, avec les amis, chaque jeune doit être certain qu’il fréquente la meilleure école qui puisse exister pour lui. Pourtant, il y a tant d’exemples où la bureaucratie hypothèque l’appartenance.

Enseignants ballottés d’une école à l’autre, sans trop qu’on ne comprenne pourquoi, obligation comme à Val-Bélair de se déraciner pour des supposés impératifs administratifs, incapacité pour des raisons obscures d’entrer dans un programme particulier motivant… trop d’enfarges qui nous font sentir «pas à sa place» dans son milieu scolaire. Les parents ne tolèrent plus de se faire dire «je vais en parler avec la commission scolaire» quand un besoin légitime est exprimé. La réponse à l’école doit être «on s’en occupe»!

École publique autonome
La rigueur de ce gouvernement «de la vérité et de la réalité» doit se traduire par l’aménagement de l’école publique autonome s’il souhaite laisser sa marque en éducation.

L’école publique autonome pour un enfant, c’est celle où l’aide dont j’ai besoin est disponible.

L’école publique autonome pour un parent, c’est celle qui assume entièrement sa gouvernance et où je sais qui décide du choix de ceux qui s’occupent de mes enfants et de l’aide sur laquelle ils peuvent compter.

L’école publique autonome pour un enseignant, c’est celle où je sais, au minimum en juin, ce que j’enseignerai en septembre prochain. C’est celle où je connais assez bien tous mes collègues pour m’entendre avec eux sur ce qui est acceptable ou pas dans le comportement des élèves -au-delà des règles de vie stables -et avec qui je peux me sentir en confiance de partager du matériel ou des stratégies d’intervention et d’enseignement.

L’école publique autonome pour une direction, c’est celle où je passe beaucoup plus de temps comme leader pédagogique qu’à rendre des comptes par formulaire à une administration loin de l’action.

L’école publique autonome pour une communauté éducative, c’est celle qui engage son personnel, qui a la main mise sur ses budgets et son projet éducatif. C’est celle chez qui les décisions prises en démocratie scolaire sont finales et ne seront pas infirmées à tout bout de champ par une autre instance.

Le pouvoir d’agir
L’argent, les professionnels non enseignants et le pouvoir de décider doivent être dans l’école, pas ailleurs.

Le modèle québécois en éducation ne passe pas par l’affaiblissement des écoles privées. Il passe obligatoirement par des écoles publiques qui ont le pouvoir d’agir et les moyens de leurs ambitions.

À ce moment, les parents, les élèves, les enseignants et la direction sauront qu’ils sont dans la bonne école!

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1 Commentaire
  1. […] campagne électorale pour le scrutin scolaire de novembre prochain à échanger sur ma vision de l’école autonome. Quelques récentes interventions publiques au Journal (celle-ci, en particulier) et à la radio […]

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