Les exigences du MELS pour la maîtrise du français sont-elles en baisse ?

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

En ce moment, je suis perplexe.

J’ai lu vendredi dernier dans un article que la grille de correction des examens de sixième année en français avait été modifiée par le MELS pour que ne soit comptée « qu’une seule erreur lorsque tous les mots d’un groupe (y compris l’attribut) régis par la même règle d’accord ne sont pas accordés comme ils devraient l’être ».

« Par exemple, dans la phrase suivante, «Les chatte sont noire», les profs doivent compter une seule erreur plutôt que deux, puisqu’il s’agit de la même règle d’accord du pluriel qui n’est pas respectée. »

Une enseignante qui refuse d’être identifiée et qui enseigne depuis 12 ans parle de nivellement par le bas : « C’est nouveau que l’on me prescrive de diminuer ainsi le nombre de fautes ».

Aujourd’hui, le ministre de l’Éducation Yves Bolduc a tenu un point de presse dans lequel il affirme qu’après avoir vérifié « il n’y a pas eu d’assouplissement au niveau de la correction des examens de français ».

« La méthode de correction qui est en place actuellement, elle est en place depuis 2006 et elle n’a pas été changée. Donc, c’était au moins pour avertir la population du Québec qu’à ce niveau il n’y a pas eu d’assouplissement. Donc, les examens sont corrigés de la même façon, et la personne qui a fait le commentaire, c’est un commentaire de perception, mais la réalité, il n’y a aucune modification pour la correction des examens de français en sixième année. » – Yves Bolduc

La sortie du ministre me paraît importante parce qu’on est souvent porté à croire que les standards de réussite ont tendance à baisser sur la qualité de la langue dans les écoles du Québec.

Je suis rassuré, d’une façon, mais je ne suis pas certain d’avoir bien compris.

Si la phrase «Les chatte sont noire» se retrouve dans un examen de français en sixième année, il y a une ou deux fautes? Si on ne compte qu’une seule erreur plutôt que deux, est-ce à dire que c’est comme ça depuis 2006?

Si j’avais assisté à cette conférence de presse, ce sont les deux questions qui me seraient venues à l’esprit.

Un(e) enseignant(e) de sixième année passant par ici (ou tout autre personne bien informée) pourrait-il (ou elle) nous préciser?

Mise à jour : Plusieurs courriels reçus me confirment que depuis 2006 effectivement, on ne devrait compter qu’une seule faute pour l’exemple ci-haut, pas deux. Tout indique donc que le ministre ait raison tout autant que l’enseignante, sauf sur le fait que ce soit « nouveau ». Cela a fait dire à un enseignant de la région de Lanaudière que « pour échouer, un élève doit y mettre du sien ». Un sien vaut mieux que deux tu le sauras, je me dis… Une autre enseignante m’explique que ses élèves de 6e sont en mesure de corriger ce genre de fautes lorsqu’ils font preuve de rigueur… « Malheureusement, ce qui leur donne de la rigueur, c’est la peur de perdre des points ».

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