Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ». Il reprend une chronique publiée dans les versions imprimées du Journal de Québec / de Montréal.
Quand le gouvernement Couillard dit qu’il n’a pas le moyen de reculer sur les augmentations de taxes scolaires, il copie le gouvernement Marois. Il sous-traite des augmentations de taxes par l’intermédiaire des commissions scolaires (CS). Pourtant, le PQ et le PLQ auraient pu épargner les contribuables et regarder du côté des dépenses administratives.
Dans neuf régions du Québec, on nous annonce des hausses de taxes scolaires de plus de 8 % pour 2014-2015. L’abolition sur trois ans d’un programme d’aide temporaire aux CS est en cause. L’élimination de la péréquation représente 350 millions $ de moins pour les CS.
Dans certaines régions, cette hausse de taxe sera salée.
La rhétorique de nos dirigeants propose aux contribuables un faux dilemme. «Vous avez le choix: baisse des services ou hausse de taxes!»
S’il faut reconnaître l’efficacité de la formule, on anticipe ce qui adviendra, de toute façon: les taxes vont monter, des services seront tout de même coupés et on reporte le devoir de mettre de l’ordre dans l’administration scolaire.
Abolir les élections
Les prochaines élections scolaires coûteront plus de 10 millions $ pour choisir 720 commissaires dont un grand nombre seront «élus» sans opposition. Pour les autres, on vise à dépasser le taux de participation famélique de 8 %. Sur une année, les commissaires d’école coûtent plus de 16 millions $ en salaires et autres coûts. Ajoutons les frais administratifs des commissions scolaires qui vont encore dépasser le demi-milliard $ en 2014-2015.
Il est possible de récupérer les 350 millions $ sans hausser les taxes scolaires. Il faut seulement accepter d’abolir les élections scolaires et les commissaires, puis réduire les frais administratifs des CS. On l’a fait avec l’élimination des directions régionales (économie de 15 millions $ par année); pourquoi s’être arrêté là?
Ou forcer des fusions
S’il ne souhaite pas abolir les CS, le gouvernement pourrait forcer des fusions de services, transférer la responsabilité des services pédagogiques des CS vers les directions d’école et envoyer tout l’argent des enveloppes dédiées directement aux écoles (agir autrement, adaptation scolaire, services de garde, soutien à l’enseignement, micro-informatique, aide aux devoirs, écoles en forme et en santé, persévérance et réussite scolaires, et plusieurs autres). En laissant les écoles décider de la manière de répondre aux besoins, on diminuerait la bureaucratie liée à la gestion de ces enveloppes, tout en libérant les directions d’école de la paperasse qui y est associée.
Pourquoi faudrait-il accepter sans questionner cette honteuse hausse de taxes scolaires, d’autant qu’elle est évitable?
Je ne suis pas le seul à remarquer que le financement de l’éducation par le biais des impôts fonciers est inéquitable et est devenu trop lourd à gérer.
Marie Malavoy (ex-ministre PQ) disait l’automne dernier: «Nous avons à l’heure actuelle un système de taxation qui est arrivé à la fin de sa vie utile.»
Carlos Leitao (ministre PLQ) se demandait ce printemps: «Est-ce toujours pertinent de financer l’éducation à travers les taxes foncières?»
Le temps des décisions plus courageuses ne semble pas encore arrivé.
Dommage…
Mise à jour du 16 juin : Une entrevue (16:59) et un débat (39:25) sont survenus suite à la publication de ce billet…
Tags: "Administration scolaire"
[…] hausses de taxes scolaires ont fait l’objet de quelques billets sur ce blogue (1, 2, 3). Je me dois d’y revenir parce que je viens d’apprendre que la Coalition Avenir […]