Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
Je me suis présenté à l’Impérial de Québec hier avec mon ordinateur parce que je devais terminer l’écriture de mon billet en suivi à la conférence de presse de Louis-Jean Cormier. Accompagné par le jazz de Vincent Gagnon et de Jordan Officer, ce fut très agréable d’écrire en si bonne compagnie. L’atmosphère était légère, les festivaliers parmi les plus âgés du FEQ occupaient les tables d’une salle qui a l’habitude des spectacles où on manque d’air, tous entassés que nous sommes habituellement. Hier soir, nous étions franchement à l’aise de pouvoir bouger au rythme de cette musique si entraînante qu’est le jazz.
Je voulais absolument terminer mon billet à temps pour le John Pizzarelli Quartet. J’offre mes plus plates excuses à messieurs Gagnon et Officer dont les performances irréprochables ne méritaient pas que je sois concentré en partie sur autre chose, pendant qu’ils offraient le meilleur d’eux-mêmes sur la scène. Les gens sur place ont beaucoup apprécié, moi aussi d’ailleurs puisque par séquence, je n’ai pu me retenir de lâcher mon texte et d’apprécier l’énergie qui passait parfois au blues, avec Jordan Officer. C’est tellement agréable d’écrire dans un tel environnement de rythme et d’improvisation endiablée…
La tête libre pour la troisième partie de la soirée, j’ai gouté chaque instant de l’excellente prestation des musiciens du quatuor. Mais il faut le dire, c’est John Pizzarelli, l’unique, qui a occupé toute l’attention…
Fils d’un célèbre guitariste jazz, John Pizzarelli compte plus d’une vingtaine d’albums à son crédit. Son nom est associé à plusieurs grands musiciens dont il a repris les classiques ou collaboré au travail de composition tels Duke Ellington, Cole Porter, Paul McCartney, Nat King Cole, Frank Sinatra, etc. L’homme à la guitare très particulière a reçu en 2009, le prix Ella-Fitzgerald du Festival International de Jazz de Montréal soulignant la qualité de son répertoire et de son savoir-faire d’improvisateur.
Entre ses envolées à la guitare, il a passé la soirée à nous raconter des anecdotes. Les spectateurs ont pu constater qu’il n’avait rien perdu de sa touche au fil de ses quarante années de musicien. Ses récits des dessous de l’écriture de Kisses On The Bottom et ses réactions face aux nombreuses mauvaises critiques de Meets the Beatles ont beaucoup fait rigoler la foule. Évidemment, les généreuses interprétations de My Love, de Here Comes the Sun et de We Three (My Echo, My Shadow And Me) ont été très appréciées. Même si le concert prenait de temps à autres les allures d’un « comedy show » (à noter les efforts pour parler en français), reste que les festivaliers étaient là pour la musique et nous avons été gâtés.
Les meilleurs moments sont venus avec I Got Rhythm (Gershwin) et Harvest Moon (Neil Young) qu’il interprète assez régulièrement dans ses concerts, si je me fie au nombre de séquences vidéos où ces titres sont présentés sur la Toile. Voici d’ailleurs John Pizzarelli en solo avec I Got Rhythm, issu d’un article où on répertorie cinq performances « à ne pas manquer » du guitariste.
Le dernier album de John Pizzarelli a pour nom Double Exposure, et quelques pièces ont été présentées hier soir. La reprise du succès I Feel Fine des Beatles a particulièrement plu aux gens sur place… Cette vidéo nous procure un aperçu des coulisses de l’enregistrement de l’album.
Le Festival d’été de Québec est l’endroit rêvé pour faire des découvertes. Même si je connaissais déjà John Pizzarelli, je n’avais jamais eu l’occasion d’assister à un de ses concerts. Je me félicite d’avoir choisi l’Impérial, hier soir. Je m’en voudrais de passer sous silence le brio de Konrad Paszkudzki, de Kevin Kanner et du frère de John, Martin Pizzarelli qui ont fortement contribué à la réussite du spectacle qui était présenté en collaboration avec le Festival de Jazz de Québec.
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