Les Montréalais ne supportent que les gagnants

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

L’histoire récente démontre que Montréal (contrairement à Toronto, peut-être) est une ville qui n’en a que pour les gagnants. Les équipes ou les sports qui offrent la possibilité de s’identifier à des gagnants attirent les foules. Pour les autres, c’est le déclin assuré.

L’Impact de Montréal (3-12-5) en était hier à sa sixième défaite consécutive, selon RDS. Les erreurs défensives de fin de partie sont légions chez le onze montréalais et le moral des troupes est à la baisse. Plus tôt cette semaine, Nick De Santis qui est un personnage important dans l’histoire du club de soccer de Montréal, a été relevé de ses fonctions de directeur sportif. La fiche de l’impact est perdante en saison régulière depuis son entrée en Major League Soccer (MLS), en 2012. La moyenne de spectateurs assistants aux matchs au stade Saputo est à la baisse depuis ce temps…

Les Alouettes de Montréal (1-4) ont gagné sept fois la Coupe Grey dans leur histoire riche de plusieurs dizaines d’années de présence dans la Ligue canadienne de football (LCF). Après une saison de huit victoires et de dix défaites l’an dernier, la saison 2014 est un fiasco, jusqu’à maintenant. En 2013, les dirigeants ont remercié leur entraîneur Dan Hawkins après seulement cinq parties et on se demande combien de match durera celui de cette année, Tom Higgins, embauché en février. Le stade Percival-Molson pouvait accueillir plus de 25 000 spectateurs en 2013 et une moyenne de 23 000 amateurs seulement a été atteint, par match. Après avoir réduit de 1 000 sièges les capacités pour cette année, l’assistance lors de la dernière partie était de 20 692. L’image de marque des Alouettes était à son apogée au moment où le quart-arrière Anthony Calvillo dirigeait une attaque qui faisait gagner l’équipe, mais en ce moment, on lui cherche désespérément un successeur.

Montréal a perdu ses Expos, l’équipe de la Ligue majeure de baseball (LMB), en 2004 dans des circonstances où le Stade Olympique était déserté, faute de victoires… La concession ayant fait son entrée dans les grandes ligues en 1969, la grève de 1994-1995 s’est avérée néfaste pour l’organisation des Expos de Montréal. Le club avait une réelle chance de participer à la Série mondiale en 1994, moment où l’intérêt pour le baseball était à son paroxysme à Montréal. On connaît la suite : l’intérêt pour le baseball a diminué, forçant l’organisation à se départir de ses meilleurs joueurs, faute de moyens pour les payer. À partir de là, son déclin n’a jamais connu de répit. On cherche actuellement à réanimer l’intérêt pour une franchise des ligues majeures de baseball à Montréal. Un club gagnant est-il possible ? Ça reste à voir…

Au Hockey, on sort à peine de l’épisode «signature de contrat» du joueur vedette P.K. Subban. On s’en allait vers une décision d’arbitre, mais dans un revirement inattendu dans la nuit de vendredi à samedi, les Canadiens de Montréal s’est entendu avec celui qui est perçu comme LE joueur pouvant transformer le CH en club gagnant. Yvon Pedneault raconte ce dénouement rêvé pour les partisans…

«Meehan et son groupe, sans le dire ouvertement, étaient convaincus que c’était la fin des haricots pour P.K. avec le Canadien. Qu’il allait disputer deux autres saisons et ensuite qu’il mettrait le cap vers une autre ville d’autant plus que, lors de l’exposé du Canadien, il appert qu’on n’a pas été tendre à l’endroit du défenseur de 25 ans. Que s’est-il donc passé au cours de la nuit? Les décideurs du Canadien ont-ils réalisé qu’ils s’apprêtaient à perdre un des joueurs les plus importants de leur formation, un actif indispensable dans le processus de créer une équipe solide, compétitive, une formation capable d’aspirer à la coupe Stanley à tous les ans? Et les amateurs ont laissé un message clair sur les réseaux sociaux. Ils aiment P.K.»

Pour ce qui est du tennis, raconter l’histoire de la fois où on aura battu le record de spectateurs à la Coupe Rogers, c’est d’abord raconter l’ascension prodigieuse de Eugenie Bouchard au sommet du classement WTA.

On dit de Montréal qu’elle est une ville de sports, mais c’est avant tout une ville qui chouchoute les gagnants et délaisse ceux qui renvoient une image de perdant.

Les Alouettes et l’Impact devront en prendre bonne note.

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