Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
Les préjugés et les croyances de la population sont d’une grande importance dans les médias. Il suffit d’écouter la radio ou la télévision et de lire les journaux pour se rendre compte de la grande place faite à l’opinion publique. Deux cas typiques émergent ce matin et il convient de se demander si on ne devrait pas se garder une petite gêne avant de clouer au pilori une personne ou une décision qui va à l’encontre du jugement populaire…
Line Beauchamp et la position de l’UNESCO sur la gratuité scolaire
Reçue ce matin au micro de Marie-France Bazzo à ICI Radio-Canada Première, Line Beauchamp a paru surprise d’apprendre que l’UNESCO privilégierait la gratuité scolaire jusqu’à l’université. La diffusion de l’entrevue fait actuellement le tour des médias sociaux et compte tenu de la position de l’ex-ministre de l’Éducation dans le conflit étudiant du printemps 2012 sur la hausse des droits de scolarité qu’elle défendait, le nombre de ceux qui font des gorges chaudes de la situation explose.
Celle qui vient d’être nommée à Paris au poste de représentante du Québec au sein de la Délégation permanente du Canada à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) subit depuis quelques heures la charge de l’opinion publique, mais sait-on vraiment ce que l’UNESCO dit sur l’éducation gratuite ? Est-elle tenue de défendre l’UNESCO ou le Québec (au sein de la délégation canadienne) à l’UNESCO ? Pour ceux qui seraient tentés d’aller au-delà des préjugés, je vous invite à lire le billet de Simon Jodoin au Voir, sur ce sujet…
La remise en liberté provisoire, sous conditions, de Guy Turcotte
Depuis qu’il a été reconnu non criminellement responsable de la mort de ses enfants, les passions se déchaînent – à raison – à propos de l’ex-cardiologue Guy Turcotte. Aujourd’hui, on apprend qu’il sera libéré en attendant son nouveau procès (il est tenu de se présenter en cour le 4 avril prochain afin de fixer une date).
Les réactions fusent de toutes parts et l’opinion publique semble assez unanime : les gens enragent !
Pourtant, à l’écoute des propos de l’avocat qui représente la Couronne (donc l’accusation), Me René Verret, «il faut faire preuve du plus grand respect à l’égard de la décision du juge Vincent, bien documenté, de dix-huit pages». Selon lui, «la prudence nous commande de prendre du recul» avant de réagir.
On parle ici d’une revue du droit exhaustive du juge André Vincent, de la Cour supérieure du Québec.
La décision choque, mais il convient tout de même de se demander si dans ce cas précis, l’opinion publique pourrait avoir tort ?
On comprendra que ces deux cas n’ont aucun lien, un avec l’autre, que celui de beaucoup faire jaser. Je ne souhaite induire aucun rapprochement entre ces deux histoires. Je me pose seulement la question si parfois, on ne se laisserait pas un peu trop emporter par la vague de l’opinion publique, sans chercher à comprendre le point de vue inverse à celui de la grande majorité, qui est peut-être mieux documenté qu’il n’y paraît.
À suivre…
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