Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
La semaine qui se termine au football universitaire québécois a ramené à l’avant-plan l’extraordinaire début de saison du Rouge et Or. Quatre victoires par des scores qui ne laissent aucun doute (40-13, 43-1, 72-15 et 70-3), dont une 22e victoire consécutive, font dire à plusieurs que l’équipe dirigée par Glen Constantin est une machine à records et est trop forte pour la ligue.
Que se cache-t-il derrière cette prise de position ?
Les autres programmes de football du Sport interuniversitaire canadien (27 équipes regroupées dans quatre divisions) sont-ils à ce point en écart avec celui de l’Université Laval ?
N’est-ce pas une façon détournée de se fermer les yeux devant un travail bâclé dans certaines universités ?
L’entraîneur du Rouge et Or football risque cette explication…
«J’espère que tout le monde met les mêmes efforts que nous avant de critiquer, a déclaré Constantin. On peut cibler une dizaine de programmes de football au pays où la volonté de bien faire les choses est plus présente.» (source)
D’autres commentaires sur ce sujet de celui qui dirige le programme depuis décembre 2 000 laissent aussi entendre une certaine frustration et indique la voie à suivre :
- «La grande majorité des joueurs passent l’été à Québec. Quand on ne retrouve pas 70 joueurs à une séance de course l’été, nous sommes déçus. Ailleurs, on peut en retrouver une quinzaine. L’engagement est une des clés de notre succès.»
- «On n’a perdu aucun joueur pour des raisons “académiques” au cours des trois dernières années.»
- «Nos entraîneurs ont un grand désir de gagner, mais aussi une peur de perdre qui est énorme.»
- «Le regain à Concordia est remarquable, a-t-il louangé. Les frères Donovan (Mickey et Patrick) ont arrêté de parler de l’écart et ils se sont retroussé les manches. Il vaut mieux arrêter de parler et travailler.»
- «Le sentiment d’engagement des joueurs est important et il est inculqué par les vétérans.»
- «Nos jeunes vivent une expérience exceptionnelle. Tout le monde souhaite montrer son talent sur une grosse tribune. L’encadrement qu’on offre et la qualité du diplôme sont les deux autres éléments dont on parle au recrutement.»
Personnellement, je me demande si les plaintes seraient aussi fortes si un des clubs des universités de Montréal devenait capable d’offrir d’aussi bonnes performances, sur un bon nombre d’années ? Québec fait les choses autrement et il n’y a pas d’injustice. Peut-être seulement un modèle à suivre, comme dans d’autres domaines, d’ailleurs. «Les succès répétés du club de football Rouge et Or de l’Université Laval fatiguent plusieurs de ses adversaires» écrivait un journaliste en 2012 et c’est à se demander pourquoi on ne voit pas que le programme du Rouge et Or tire vers le haut ? Pourquoi sent-on des reproches plutôt qu’une inspiration ?
Les Marauders de McMaster détenait le record de 21 victoires consécutives avant d’être dépassé par le Rouge et Or.
Les programmes des universités de Calgary, Western et McMaster ne sont certainement pas loin de celui de Québec et il ne faut pas négliger celui des Carabins (UdeMtl) qui n’a pas dit son dernier mot cette année, après avoir souvent donné la frousse au Rouge et Or ces dernières années.
S’il est vrai que les belles installations du PEPS et les foules importantes favorisent Québec, il faut ailleurs se retrousser les manches et ne pas accepter de se faire traiter de «seconde classe». C’est du côté de l’éthique de travail qu’il faut mettre l’emphase.
Glen Constantin est un type réservé et très humble de nature. Mais c’est un fier gagnant qui n’acceptera pas qu’on diminue la valeur de la réussite de son équipe par quelques insinuations de favoritisme dans le recrutement.
On se souhaite une meilleure parité au football universitaire, mais pas au prix d’un nivellement vers le bas. Quand Québec excelle et fait un peu d’ombre à Montréal, il y a lieu de regarder ce qu’elle fait de bien, redoubler d’ardeur et laisser de côté les théories du complot.
Bonne fin de saison à tous !
Mise à jour du 1er octobre : Vous trouvez qu’on exagère à Québec quand on parle de commentaires désobligeants sur les succès du Rouge et Or ? Lisez ceci.
Mise à jour du 5 octobre : Chronique de Réjean Tremblay sur le même sujet… Arrêtez donc de brailler!
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