Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
Quand j’étais directeur d’école, il m’arrivait souvent de recueillir des «mots d’enfants» que les parents se faisaient un plaisir de me rapporter. Je les publiais sur une feuille de choux que je distribuais aux deux semaines avec des nouvelles de nos activités scolaires.
Une école qui regroupe des élèves du préscolaire et du primaire regorge de ces phrases bien tournées qui témoignent de la belle logique de nos enfants. En voici quelques-unes, puisées à même mes archives…
«Où j’étais quand j’étais pas né ?» demande Paul à sa maman.
«Tu étais dans mon ventre.»
«Et où j’étais avant d’être dans ton ventre ?»
«Et bien tu étais dans ma tête.»
«Et tu pouvais réfléchir quand même ?»
Certains de mes élèves étaient de «grands lecteurs»…
Dernièrement, en essayant de réveiller mon fils pour aller à la maternelle, il m’a répondu, les yeux toujours fermés : «Maman, je suis en train de faire un beau rêve… Mais c’est correct, je vais mettre un marque-page dedans pour pouvoir le poursuivre ce soir!»
D’autres aimaient beaucoup écrire. À la maternelle, voici ce qu’une des élèves racontait à son enseignante, questionnée sur ce qu’elle était en train de faire…
«J’écris une lettre à mon amie.»
«C’est pas grave si je sais pas écrire parce qu’elle non plus, elle ne sait pas lire.»
Certains des mots d’enfants m’étaient rapportés par des membres du personnel…
Un élève de la maternelle m’explique pourquoi il portait un casque dans la cour d’école aujourd’hui : «Pour ne pas que je devienne une carotte si j’ai un accident!»
L’éducatrice demande : «Une carotte» ???
«Oui, vous savez, si je tombe et que je me casse la tête, je pourrais devenir une carotte et ne plus penser, ne plus savoir que j’existe; juste boire et manger. C’est ma mère qui m’a dit que je pourrais devenir une carotte.»
Ta mère, elle ne t’aurait pas dit «devenir une légume» ?
«Oui, c’est ça, légume qu’elle a dit mais moi, les carottes c’est mon légume préféré.»
J’ai souvent douté que ce que les parents me rapportaient venaient vraiment de chez-eux. Je me disais que peut-être, ils avaient trouvé sur Internet «les perles» qu’ils me confiaient. Ces quelques phrases, pour terminer, je sais qu’on peut les trouver sur La Toile, mais elles me font toujours rire…
– Je me suis fait mal en tombant. Le médecin m’a fait des points de futur.
– Pour Noël, je veux un «joliciel» pour jouer à l’ordinateur.
– Quand maman est fatiguée, pourquoi c’est moi qui dois aller se coucher ?
– Maman, quand tu étais petite et que papa était petit, c’était qui mes parents ?
– Si j’étais un garçon, est-ce que j’aurais été dans le ventre de papa ?
– Grand-maman, quand tu étais petite, est-ce qu’il y avait des dinosaures ?
– Le printemps, c’est quand la neige fond et qu’elle repousse en gazon.
– Maman, j’ai froid! Je grignote !
– Moi, je dors dans mon lit et mon petit frère dans le sien. Maman et papa dorment ensemble parce qu’ils sont de la même grandeur.
– Notre maison est protégée : elle a un système de larmes pour les voleurs.
– Maman quand Papa va mourir, est-ce qu’il sera un Dieu ?
Si jamais vous en avez de savoureuses, ne vous gênez surtout pas pour les partager dans l’espace commentaire…
Bon dimanche !
N.B. Plusieurs autres peuvent aussi être consultés sur le site Naître et grandir…
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