Un texte puissant. Voilà ce que je viens de lire. C’est de Seymour Papert. Ça vient du blogue de Stephen Downes. On pourrait traduire par « Pourquoi est-ce impossible de réformer l’école? » Ça demanderait bien plus que de citer un extrait, mais c’est tout ce que j’ai le temps de faire :
« The central issue is analogous to one that has played a central role in theories of biological evolution: How do features of the system whose functions are mutually dependent come into being without a guiding designer? Attempts to change the medium and leave the content (e.g., use computers to teach the same math) or change the content but keep the medium (eg., National Council of Teachers of Mathematics standards or « The New Math » performed in the old medium) do not create a new equilibrium — in fact they make a « camel » in the sense of « a horse designed by a committee. » Nobody is satisfied with the camel and the system snaps back to the old equilibrium, manifesting as it does so the mechanisms so brilliantly described by Tyack and Cuban*. »
* Il fait référence je crois à « Tinkering Toward Utopia: A Century of Public School Reform »
Je suis désolé pour ceux qui passent par ici et qui ne lisent pas l’anglais. Je ne prévois pas être capable d’y revenir rapidement, mais je me devais de garder la trace de cet article qui semble avoir été publié en 1997 dans « The Journal of the Learning Sciences », [6(4), pp. 417-427]. Si Papert a raison, on comprend mieux les difficultés que nous vivons actuellement au Québec avec notre réforme. Comment dire en peu de mots comme Stephen l’a fait?
« Ce qui fait qu’une école est une école est tellement enraciné profondément dans nos moeurs qu’on réagit au moindre éloignement du concept de base comme on le ferait quand on reprend quelqu’un qui vient de faire une faute en parlant. Celui qui reprend et celui qui faute se sentent mal dans leur peau à un niveau tel qu’il leur est impossible d’expliquer pourquoi. Ce phénomène serait lié autant à une sorte « d’intégration aveugle » qu’à un mécanisme de rejet systématique des idées étrangères. C’est un peu comme si on ne portait pas vraiment attention, comme si ce qu’on entend change complètement la signification alors qu’on a très bien compris que c’est juste une petite erreur qui n’altère pas le sens de ce que la personne a voulu dire. »
C’est plus fort que soi, si j’ai bien compris. C’est pas pareil, même si c’est pas mal pareil, mais ça vaut la peine qu’on déchire notre chemise quand même, parce que le pas pareil dénature complètement le sens même si quand j’y pense je vois bien que la différence est pas si grande…
Faudra que j’y revienne à celle-là… au moins pour savoir si j’ai bien compris les auteurs!
Bonjour Mario!
J’ai publié il y a quelques années un article pour Vie Pédagogique intitulé: « Combien faudra-t-il de réformes pour changer une seule école ? » Vous le trouverez ici:
http://www.viepedagogique.gouv.qc.ca/numeros/116/vp116_53-56.pdf#search=%22%22combien%20faudra-t-il%20de%20r%C3%A9formes%22%22
J’y citais abondamment le texte de Tyack et Cuban, et d’autres auteurs aussi. Je suis conscient que je me « plogue » moi-même, mais à mon âge, il faut me comprendre…
Voici, peut-être que ça va vous donner le goût de lire le reste…c’est un extrait de l’article dont je parle plus haut. Ça rejoint le point de vue de Tyack et Cuban. Sous la pédagogie, il y a toujours ce que nous sommes…
« La réforme actuelle du curriculum de l’école québécoise tient du changement de paradigme. Son succès dépend dans une large partde la capacité des écoles à devenir de véritables organisations apprenantes. Dans cette perspective, la réorganisation du travail et la réingénierie des dispositifs d’enseignement-apprentissage devraient être un passage obligé. Les changements proposés ne sont cependant pas strictement structurels ou organisationnels, ils sont aussi profondément culturels. Ils heurtent en effet des croyances et des convictions qui sont très ancrées dans l’inconscient collectif de notre société et dans la culture propre à l’organisation scolaire. »