Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
La nomination de la nouvelle Secrétaire générale de la Francophonie Michaëlle Jean me ravi au plus haut point. J’ai suivi tout le processus très attentivement ce matin par l’entremise des nombreux fils Twitter disponibles et bien que ce fameux consensus ait été très difficile à obtenir, on peut maintenant dire que Mme Jean est bien en poste au plus haut échelon de la francophonie mondiale.
Un des thèmes du Sommet 2014 de Dakar au Sénégal…
En conférence de presse de fin de Sommet, le président Hollande traduisait assez bien les tensions qui ont obligé les chefs de délégation à mettre de la pression pour que les quatre candidatures africaines soient retirées. Incapable de se réunir autour d’une seule d’entre elles après cinq longues heures de discussions à huis-clos, les Africains n’ont eu d’autres choix que de se rallier autour de la nomination de la Canadienne Michaëlle Jean. François Hollande soulignait d’ailleurs que «Madame Jean étant Haïtienne, d’une certaine façon, elle est aussi Africaine». Il devait ajouter un peu plus tard pour détendre l’atmosphère qu’elle n’avait qu’un seul défaut, celui d’avoir «déjà été Française»…
Saisie d’écran à l’écoute de la chaîne télé @RTS1_Senegal
Chaque candidat au poste de Secrétaire général possédait ses atouts et ses faiblesses. Selon différentes sources, un réunion restreinte entre les délégations du Sénégal, de la France, du Canada, du Congo, du Burundi et de l’île-Maurice pour obtenir le retrait des candidats africains semble avoir été le point culminant des tractations.
Il faut se rappeler que l’été dernier, j’avais rapporté que Tiken Jah Fakoly était de ceux qui appuyaient Mme Jean, affirmant «que sa candidature en est aussi une d’Afrique». Âgée de 57 ans, ancienne journaliste, gouverneure générale du Canada de 2005 à 2010, une lourde tâche l’attend en relève à Abdou Diouf à la tête de l’OIF depuis douze ans.
Ses premiers mots ont consisté en un vibrant plaidoyer pour les thèmes économiques…
«Les civilisations se sont rencontrées en commerçant ensemble; il faut faire de cette langue si riche, un levier extraordinaire pour avancer ensemble pour le développement de nos pays !» – Autre saisie d’écran à l’écoute de la chaîne télé @RTS1_Senegal
À la suite de sa nomination, les félicitations ont afflué de partout dans le monde, sauf des militants du Parti québécois (PQ), comme en témoigne le billet de ma collègue au Journal qui remet en cause «la faiblesse de l’organisation». Je n’ose pas citer certains messages Twitter de militants du PQ qui sont de très mauvais goût en plus de manquer sérieusement de respect envers Mme Jean et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cette attitude contraste avec celle de Françoise David de Québec solidaire qui s’est réjouie «qu’une femme prenne la tête d’une organisation internationale» (source).
Espérons au PQ qu’avec l’entrée en scène officielle cet après-midi du candidat Pierre-Karl Péladeau, on assistera à un changement de ton.
Via le canal Twitter de France Diplomatie
On parle du français comme étant la cinquième langue en importance au monde avec 274 millions de locuteurs et 125 millions d’apprenants. Les défis sont nombreux et déterminants. J’ai déjà évoqué ceux liés aux nouvelles technologies. Il nous faut une Francophonie tournée vers l’avenir…
Je félicite Michaëlle Jean pour sa vigoureuse campagne et lui souhaite un bon mandat de quatre ans. Nous avons besoin au Québec et dans le monde francophone d’un leadership fort en provenance de l’OIF. Mme Jean est la personne la mieux placée pour l’exercer !
N.B. À noter que Grande Île Antananarivo au Madagascar va accueillir le 16e Sommet de la Francophonie, en 2018. Aussi, il faut le dire, un contre sommet de la Francophonie avait été organisé à Dakar et n’a finalement pas eu lieu. Il a été interdit par les forces de l’ordre (source).
Ajout : Billet de Sophie Langlois (ICI Radio-Canada), « L’Haïtienne du Nord l’emporte sur les candidats de l’Afrique ».
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