Bonheur d’enfants

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».

Ce soir et demain, le mot d’ordre est de prendre le plus de plaisir possible à faire le bonheur de tous les enfants qui nous entourent. C’est Noël !

L’année 2014 n’a pas vraiment été si différente des précédentes pour le Québec «fou de ses enfants» ! Si certains bambins ont la chance de trouver autour d’eux un environnement positif pour grandir et s’épanouir, d’autres peinent à construire leur confiance.

Quand on est petit, on pleure dès qu’on a faim ou qu’on a la couche pleine. C’est assez simple à contenter un nourrisson, il suffit de répondre aux signaux qu’il nous envoie. Mais très rapidement, ça se complique. On se rend vite compte qu’il ne suffit pas d’écouter ce qu’un enfant demande pour comprendre ce qu’il faut lui donner quand on souhaite bien l’élever. Le contenter n’est plus la seule piste à suivre comme c’était pendant la petite enfance.

S’il faut s’assurer sans délai de donner à un nourrisson ce dont il a besoin pour qu’il construise sa confiance dans le monde qui l’entoure, c’est souvent dans l’attente que les enfants s’éduquent. Tout donner à un enfant, trop vite, surtout pendant l’adolescence est probablement le meilleur moyen de lui nuire, pour plus tard. On risque de payer très cher à l’âge adulte le fait de ne pas avoir éduqué aux délais, les jeunes qui sont sous notre gouverne. Le problème est que tout dans la vie de famille semble nous empêcher de retarder la satisfaction «d’un besoin» énoncé par un ado habile à le manifester clairement et parfois bruyamment…

Les plus habiles parmi les parents ne vont pas tomber dans le piège de la compensation. Même si je travaille trop, même si je ne vis pas sous le même toit que l’autre parent, je dois faire attention pour donner à mon enfant ce dont il a vraiment besoin pour cheminer, et non ce qu’il me dit qu’il a besoin et désire.

Malgré ce qu’ils laissent paraître, les contraintes forment notre enfant bien davantage que le laisser-faire ou le donner-tout-cuit.

Tout cela pour dire qu’à Noël, faire le bonheur de son enfant, c’est souvent lié à la mesure de ce qu’on n’a pas donné avant, tout au long de l’année. Plus il y a eu de contraintes et d’attente, moins on a besoin d’artifices pour réellement procurer du plaisir dans ce qu’on offre à Noël.

Préparer Noël avec un enfant, ce n’est pas vivre Noël à chaque jour qui précède.

Parce que cette nuit de Noël est unique, parce qu’elle célèbre la naissance d’une promesse d’un meilleur monde, c’est le moment de choisir parmi ce tout qu’on possède et qu’on a envie de partager, ce qu’on ne donne que très rarement, qui fera le plaisir de l’autre.

Les yeux brillants d’un enfant comblé, dans ces conditions, sont grands, beaux et bien ronds.

Aucun bonheur n’est plus grand à Noël que celui de vraiment faire plaisir à un enfant.

C’est d’autant plus difficile qu’il faut avoir tenu tête, souvent, avec bienveillance, et avoir puisé dans tout notre fond de patience, à force d’abnégation et de renoncement à contenter sur le court terme.

Donner l’essentiel à chaque jour, éviter le superflu à l’année, fuir les caprices et les lubies, c’est se préparer un beau Noël, au bon moment, avec son enfant.

Parce que le vrai bonheur à Noël c’est celui dans le coeur des enfants, il reste encore quelques heures pour trouver ce qui ferait le plus plaisir à l’enfant que j’aime cette année.

Et ça ne s’achète peut-être pas dans un Walmart…

Joyeux Noël !

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