Un ami m’appelle. Il est vendredi soir, 10 h. Oui, pour me parler, pour me souhaiter bon voyage, mais surtout pour me dire d’aller faire un tour au Canal Savoir, pour écouter Albert Jacquard nous raconter une «Cité où tout serait école». J’y vais. Je prends les derniers instants et la période des questions. J’ai le temps de capter deux idées fortes parmi la dizaine que je l’entends nous raconter.
- Le but ultime d’un système éducatif, devrait être d’enseigner l’art de la rencontre.
- Vous n’enseignez pas ce que vous savez, vous enseignez ce que vous êtes.
Cette dernière citation est de Jean Jaurès. Je ferme la télévision. J’avais prévu d’écrire un billet ce soir pour me mettre dans l’atmosphère d’Autrans. Je médite plutôt sur cet art de la rencontre…
Je pars lundi avec neuf jeunes étudiants et trois collègues des écoles qui composent le groupe. Je sais maintenant que ce sera une grande aventure parce que j’ai eu l’occasion ces derniers jours de mieux connaître ces jeunes et leur famille d’où ils proviennent. Des jeunes allumés qui ont une expérience d’apprendre au contact des nouvelles technologies. Expérience dont ils vont témoigner du haut de leurs douze, treize ou quatorze ans :
Ces jeunes vont publier des billets racontant leur voyage et se promettent de créer de la conversation avec leur monde d’ici et les autres internautes de passage. Ils s’en vont à la rencontre des autres en France, mais ils garderont contact, de cette façon, avec leur communauté respective. Roberto et moi allons faire pareil et sans doute qu’Anne-Marie et Michel trouveront le moyen eux aussi de se glisser dans les conversations.
Je suis fasciné par cette boucle qui se referme en quelque sorte pour moi parce que beaucoup d’événements vécus dans les derniers mois découlent de ma première visite à Autrans en janvier 2004.
Ces RENCONTRES d’Autrans m’ont appris le wiki, la reconnaissance avant la connaissance et l’importance des réseaux.
Entre les deux, mon chemin a été parsemé de moments magiques où j’ai observé comment les nouvelles technologies pouvaient devenir de fameux outils pour faire apprendre. J’ai quitté mon rôle de directeur d’école, j’ai choisi de devenir coach et j’accompagne de nombreux éducateurs dans leur démarche appropriation des TIC pour faire apprendre. Le réseau des personnes avec lesquels je construis s’est joyeusement agrandi et je ressens à chaque jour que les blogues et les wikis nous permettent un partage aussi nourricier que stimulant. Et maintenant, je m’en retourne puiser dans le Vercors pour écouter ces jeunes et vivre un autre départ, en quelque sorte.
Je ne m’attendais pas à cette déclaration de M. Jacquard sur les visées que devraient poursuivre un système éducatif digne de ce nom. L’art de la rencontre, celle de l’autre, celles des autres est une mission de toute une vie qui s’apprend au fil du temps, petit à petit. Et bien ce soir, je sais sur quoi je dois focuser comme guide à partir de lundi. Cette onzième édition des Rencontres d’Autrans sera l’occasion de participer à cet apprentissage de l’art de la rencontre.
Je nous en souhaite de bien belles, de bien bonnes. Je souhaite ici comme chez Roberto et partout où il sera question de cette aventure (comme sur le site Web du CAHM, par exemple) que nous témoignerons moins de ce que nous savons que de ce que nous sommes devenus au contact de ces merveilleux moyens de communication que favorise Internet. Merci d’avance à chacun de ceux qui se joindront à la conversation.
Tags: "...à où je m'en vais" "Autrans 2007"
Mario, si tu as deux secondes pour passer par chez moi lors du passage à Paris, je te prête le livre de Jacquard… pour lire dans le train!
Profite bien de ce « lancement de l’année 2007 » qui en promet déjà beaucoup.
Je vous souhaite un très bon voyage et une très belle expérience lors de cette rencontre. On pensera à vous.