«Leur mode de communication demeure la familiarité étudiée et un jargon techno-joual où, trop souvent, le sacre sert de sujet, de verbe ou de complément. Pour pousser la caricature, disons que Google et YouTube ont remplacé chez eux le dictionnaire et la cinémathèque.»
C’est un extrait de la chronique de samedi de Mme Bombardier. Elle parle des suffisants. De ceux qui gloussent sur le dos d’Hérouxville, d’André Boisclair et des résidants du Plateau Mont-Royal. Ils sont en général des urbains, tentent de ridiculiser Le Devoir devant plus d’un million et demi de téléspectateurs et confondent tolérance et indifférence.
Bref, elle ratisse pas mal large. «C’est le règne des suffisants», dit-elle.
Une sortie de la grande Dame qui me déçoit beaucoup. Je trouve que c’est un peu facile comme critique du nihilisme. Trop facile de traiter tout le monde de snob quand on se place soi-même au dessus de la mêlée de cette façon. Mme Bombardier commencerait-elle à mal vieillir?
Je sens bien à la lecture de ce texte qu’il me manque un grand nombre de points de repères — la connaissance de plusieurs événements auxquels Mme Bombardier fait allusion… mais une fois cette réserve exprimée, je dois dire que je ne trouve pas le texte si épouvantable.
C’est un coup de gueule, pas de doute, mais dans le genre, il me semble qu’il est plutôt pas mal — et pas sans fondements…
Qu’est-ce qui te choque/déçoit autant?
Bonjour M. Asselin.
Je n’ai pas le plaisir d’être abonné au Devoir :o( mais je crois que depuis toujours, les générations se lancent des briques de la sorte. «Crisser» envers les «vieux» est un sport défoulant pour les jeunes. Affirmer que les jeunes détruisent ce qu’ils ont construit avec tant de sueur, est la complainte préférée des «sages».
Mme Bombardier a dit tout haut… Pour ma part, je ne suis plus certain de porter attention à ces critiques (argumentées ou non) générationnelles qui dénoncent ce qui est «hot» pour les jeunes.
Ceci dit en tout respect de Mme Bombardier et des autres «sages».
Au plaisir.
Je suis plus déçu que choqué du texte de Mme Bombardier. Je ne crois pas que les gens qui en ont contre le code de conduite d’Hérouxville soient suffisants. Il y a une panoplie de raisons de ne pas être d’accord; j’aime bien la vision de Courtemanche sur cette question. Quant à l’histoire de celui qui a tenté de ridiculiser le Devoir, elle fait allusion à l’intervention de Patrick Lagacé à TLMP. Il n’était pas à son meilleur, mais je n’ai rien vu de suffisant dans sa prise de position. J’ai expliqué mon point de vue chez Laurent. En deux mots, il a essayé d’être «cool» d’après moi, c’est tout. Je ne crois pas qu’il y avait une once de mépris dans ce qu’il a dit.
Pour ce qui est du Plateau et de Boisclair, difficile pour moi de ne pas avouer qu’il y a une petite dose de suffisance dans les attitudes de certains résidants de ce coin de Montréal; M. Boisclair n’est pas reconnu pour son écoute de l’autre non plus… mais bon.
Le coup de gueule de Mme Bombardier reste décevant parce qu’il joue sur le registre de la division. Tout le monde dans le même bateau… Comme dit Pierre, «c’est une complainte générationnelle». Elle parle de «syndrome», «d’attitudes méprisantes» pour décrire des réalités qui sont d’un tout autre ordre selon moi. Et surtout, Mme Bombardier se place elle-même dans le ton de la suffisance et du mépris, ton qu’elle justifie souvent par sa réputation de polémiste.
Vous allez trouver sur ce carnet des citations de textes de Mme Bombardier où je trouve qu’elle soulève de bons points. J’ai généralement un préjugé favorable pour ce qu’elle écrit. Mais je suis déçu qu’elle se serve de sa chaire pour cracher sur les autres polémiques comme s’il n’y avait qu’elle capable de faire dans le genre…