L’effet Parenteau

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».

Je veux bien que nous entrions dans la période «slow news day», mais comment se fait-il qu’on parle autant depuis deux jours d’un ailier droit du club de hockey Canadien (CH) soumis au ballotage ?

J’imagine que ça doit avoir un lien avec ce principe que 80 % des effets sont le produit de 20 % des causes.

Vous savez cette loi des 80-20 ?

Dans le journal pour lequel je blogue, je compte plusieurs articles qui racontent les péripéties entourant la fin de l’union entre Pierre-Alexandre Parenteau et le Tricolore. Je n’ai pas compté, mais j’ai la vague impression que 80% de l’espace médiatique est occupé par le numéro 15 du CH.

Du moment où on a appris que son nom avait été placé au ballottage jusqu’à «la nouvelle» du fait qu’il n’a pas été réclamé, il s’est écoulé à peu près 24 heures. Entre temps, on a eu droit à deux analyses (1, 2) et à je ne sais combien de commentaires.

Pendant ce temps-là, la Grèce vit des heures très difficiles qui risquent de complètement déstabiliser l’Europe et je compte au moins cinq attentats majeurs (à Saint-Quentin Fallavier, dans l’Isère en France | à Sousse en Tunisie | au Koweit | en Somalie | au Caire en Égypte) qui ont des conséquences jusqu’au Québec. Et je ne parle pas des répercussions de la tuerie de Charleston et du magnifique discours du Président des États-Unis ou encore de la défaite féminine du Canada au Mondial de soccer (qui se tient en ce moment chez nous).

Le Canadien a confirmé le rachat du contrat de l’attaquant Pierre-Alexandre Parenteau et très peu d’autres sujets peuvent percer l’actualité.

Je ne blâme personne, encore moins les patrons des médias. En ce début de l’été, les gens semblent s’intéresser davantage à ce fait divers du hockey qu’aux nombreuses turbulences éminemment plus importantes, ailleurs sur la planète.

Le billet de Jean Barbe publié à peu près au même moment dans le Journal sur le rôle des bibliothèques en éducation a obtenu dix fois moins de mentions sur Facebook que le choc encaissé par Parenteau lors de sa mise en disponibilité.

On est chanceux. Pierre-Alexandre Parenteau n’a joué qu’une saison pour le Canadien et il a souvent été mis de côté par son entraîneur. Une mauvaise saison pour lui, dit-on.

S’il avait fallu que ce soit David Desharnais qui soit l’objet d’une telle mesure, il aurait manqué d’espace sur les lignes ouvertes…

Je ne sais pas pourquoi je décide d’écrire sur ce sujet aujourd’hui, je ne suis même pas surpris qu’une telle passion pour l’ex-joueur du CH existe entre la Saint-Jean et la Fête du Canada.

Depuis le temps que Jean-François Dumas de chez Influence communication nous le dit

J’imagine que je voulais seulement trouver un nom au phénomène qui consiste à se laisser engourdir par une nouvelle insignifiante au moment où il se passe des évènements importants qui devraient obtenir toute l’attention.

Me reste à répondre à la question de savoir si l’effet Parenteau a des liens avec la loi de Pareto.

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