«On pourrait, alors, s’interroger sur les conditions d’un enseignement exigeant, qui invite l’élève à l’investissement, à la concentration et à l’effort. On pourrait aussi montrer à quel point l’évaluation marchande qui met une mauvaise note à l’élève qui a bâclé son devoir – quand il faudrait l’aider à le remettre en chantier – est une forme de démission. On devrait réfléchir également à la diversification des formes d’excellence pour cesser de privilégier abusivement l’intelligence académique et aider chacun à aller jusqu’au “chef d’oeuvre” qui permet d’apprendre et de grandir en même temps. On serait amené, enfin, à s’interroger sur la dimension éthique du métier d’enseignant : la nécessité du pari positif sur l’élève et du principe de l’éducabilité de tous… Et, plus que tout, on cesserait de poser des actes de renoncement éducatif, en manifestant à l’égard du système éducatif de notre pays la même exigence que celui-ci manifesté auprès de ses élèves : l’exigence du dépassement, de l’invention, de la perfection.»
J’ai bien essayé de ne pas citer M. Meirieu parce que la question avait été posée à un assez grand nombre de personnalités : «De quelle façon est-il possible d’aborder, dans la campagne électorale, la question de l’école du futur?» Mais bon… M. Meirieu a le don de viser juste. Toutes les réponses sont ici, sur le site de Jacques Nimier.
N.B. Source : L’Expresso du 19 mars du Café Pédagogique.
Mise à jour du 20 mars: Clément fait remarquer à juste titre au Canal numérique des savoirs que cette école du futur ne fait que «très très très peu référence aux technologies, à la culture qui prend forme « autour du numérique » ou même à Internet, de façon générale.» Un détail important qui m’avait échappé…
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