L’article de Yves Williams arrive à point nommé en ce qui me concerne :
«Les blogues auront marqué cette campagne. Ils n’auront pas influencé le vote, mais l’expérience qui se dégage de cette première cohabitation blogue-élections au Québec, laisse présager un rôle nettement plus important lors de prochaines élections. Les partis auront probablement beaucoup appris de cette première expérience.»
Le 15 février dernier, j’avais écrit que je ne voyais pas de «signaux à l’horizon qui m’indiquerait que les «docteurs spin» du Québec avaient dans leurs manches des stratégies qui impliquaient le Web.» Pas vraiment de stratégie, mais plusieurs initiatives, il faut bien l’avouer! Plusieurs événements ont fait la manchette, dont cette guerre des blogues dont parle Yves Williams et je suis d’accord avec lui encore ici : «Ce sont principalement les blogues de «particuliers» sympathisants à l’ADQ qui ont retenu l’attention.» De là à dire que demain matin, les partis politiques auront compris que les échanges sur le Web permettent de nouveaux rapports entre les citoyens… j’ai des doutes que nous sommes rendus là.
Si c’était le cas, l’éducation à ces nouveaux médias serait au centre des priorités et je n’aurais pas à travailler autant pour obtenir des réponses à des questions au moment où on se prépare à voter. Tel que je le rapportais à la fin de ce billet, j’ai bel et bien expédié un courriel au responsable des communications du PQ lui transmettant la question que je n’avais pu poser au point de presse :
«J’ai blogué votre conseil national en juin. Au point de presse final, j’avais posé une question :
«Pourquoi est-ce qu’il a été si peu question des nouvelles technologies dans ce congrès qui portait pourtant sur l’éducation? Vous même un ex blogueur, n’êtes-vous pas déçu qu’il y ait eu si peu de proposition touchant l’utilisation des nouvelles technologies pour faire apprendre?»
M. Boisclair m’avait répondu :
«C’est une bonne question. Ça va venir… Nous n’avons pas terminé d’élaborer notre programme en éducation.»
Ma question à ce moment-ci de la campagne est :
«Dans le contexte où il est beaucoup question du Web depuis le début de la campagne au point où même le DGE devra s’ajuster. Dans un contexte où l’éducation demeure la priorité au PQ, est-ce qu’on va entendre parler d’éducation aux nouvelles technologies par M. Boisclair d’ici la fin de la campagne? Qu’est-ce que ferait le PQ, s’il est élu, pour que les nouvelles technologies soient mieux intégrées aux apprentissages dans les écoles du Québec et que davantage d’éducation au nouveau média qu’est Internet soit faite?»
Au moment où j’écris ces lignes, je n’ai pas obtenu de réponse, ni d’accusé de réception. J’ai aussi expédié un courriel à chaque responsable des communications des deux autres partis à visiter la Chambre de Commerce de Québec cette semaine (1 et 2) pour m’assurer de pouvoir assister aux points de presse consécutifs aux allocutions devant les membres. Pas de réponse pour le moment…
Je ne suis pas naïf; ce n’est pas parce que mon expérience personnelle de blogueur ne procure pas les échanges que je souhaiteraient avoir avec les partis que nécessairement, la blogosphère au complet manque de crédibilité aux yeux des «politiques». Mais je soupçonne qu’on prendra un meilleur soin des échanges avec les citoyens par les blogues dans un avenir prochain. En temps de campagne électorale tout au moins… Je constate que la blogosphère fait doucement son entrée dans les moeurs politiques, certes, mais par la petite porte de côté, faute de mieux. Il n’en tient qu’à nous blogueurs de pousser un peu plus loin notre volonté d’échanger et d’influencer!
Tags: "La vie la vie en société" Pédagogie et nouvelles technologies
Je ne crois pas, non plus, que les partis politiques feront un meilleur usage de la blogosphère, le lendemain des élections; non plus, que je ne croie pas que la blogosphère est la panacée au dialogue de sourds qui s’est installé entre les élus et les électeurs.
Mario, n’aie crainte, il nous reste encore pas mal de travail ; ne range pas tout de suite ton bâton de pèlerin. D’autant que lorsque les prochaines élections auront lieu, les blogues tels qu’on les connaît seront possiblement vétustes, et de nouvelles formes d’expression auront fait leur apparition avec de nouveaux enjeux, de nouveaux usages et de nouvelles façons de faire.
Et j’espère qu’à ce moment, lorsque nous (de la ligue de vieux poêle que nous aurons formée) dirons que ces nouveaux usages entrent doucement par la petite porte, j’espère que cette fois, la petite porte sera un peu plus à gauche et un peu plus verte.