Le chef du Parti Libéral était l’invité d’honneur à la Chambre de Commerce de Québec ce midi. J’assistais à la visite du chef du Parti Québécois la semaine dernière et il n’y a aucune comparaison possible entre les deux événements. Plus du double d’individus présents, des personnalités de renom (dont Marcel Aubut, Jacques Tanguay et ma douce, entre autres), mais surtout, une atmosphère encore plus partisane et un discours-fleuve de type «cassette»! Sur le contenu de l’allocution, qu’est-ce que je pourrais dire de la plate-forme Libérale qui n’a pas déjà été dit? La santé comme première priorité, un bilan de gouvernement supposément hors du commun, des baisses d’impôts pour la classe moyenne, une complicité avec le Fédéral qui fait pleuvoir les milliards sur le Québec et sur Québec et enfin, une panoplie de dossiers régionaux qui ont connu un dénouement heureux dont «les Fêtes du 400e de Québec», «le réaménagement de l’aérogare de l’Aéroport de Québec», «le Centre de recherche sur l’obésité et les maladies cardiovasculaires et respiratoires», «la consolidation de la région de Québec comme pôle d’excellence en optique/photonique» et «le prolongement de l’Autoroute Robert-Bourassa».
M. Charest est un orateur professionnel; quelques notes, presque pas de lecture, de bons contacts visuels avec son auditoire et quelques blagues. Mais une demie-heure de «cassette» livrée de n’importe quelle façon, ça demeure prévisible et très peu stimulant. À Sherbrooke, j’ai connu Jean Charest plus affamé. Je peux comprendre qu’au bout de quelques vingt-huit jours de campagne, un chef éprouve de la difficulté à se renouveler tout comme je comprends qu’après une centaine de discours, un gars a le droit d’être ordinaire, mais j’aurais bien pris deux ou trois minutes de hors-sentier.
Avant d’écouter M. Charest, j’avais appris de la bouche du responsable des communications du parti qu’il n’y avait pas de point de presse de prévu. Les journalistes mentionnaient que celui du début de journée avait entraîné quelques petites frictions parce que l’organisation avait limité le nombre de questions au menu. L’échange avec le responsable s’est quand même avéré intéressant parce qu’il s’est étonné de la présence du blogueur que je suis. Si je me fie à son témoignage, c’était la première fois depuis le début de la campagne qu’une bibitte de mon genre se présentait à une rencontre de presse (pas programmée, qui plus est), alors, tout ce que j’ai pu obtenir, c’est la promesse de porter attention à ma question («parce que ça veut poser des questions en plus les blogueurs» ;-)):
«Dans le contexte où il est beaucoup question du Web depuis le début de la campagne au point où même le DGE devra s’ajuster. Dans un contexte où l’éducation demeure une des priorités au PLQ, est-ce qu’un gouvernement Libéral se donnerait une stratégie particulière pour que les nouvelles technologies soient mieux intégrées aux apprentissages dans les écoles du Québec et que davantage d’éducation au nouveau média qu’est Internet soit faite?»
Bon, les lecteurs de mon blogue auront vite fait de constater que mes questions ne sont pas très variées puisqu’à peu de choses près, c’est la même question que celle adressée à M. Boisclair la semaine dernière. D’ailleurs dès ce soir, je vais poster la même question au responsable des communications de l’ADQ, car je n’envisage plus de me pointer au dîner de la Chambre de Commerce demain. J’ai un rendez-vous à ne pas manquer…
Je vous reviens si jamais un parti considère l’enjeu que soulève la question assez important pour se prononcer. Mon prochain billet que j’espère pouvoir écrire ce soir devrait illustrer pourquoi nous sommes à ce point interpelés par les nouvelles technologies. Sans vrai plan de match, le choc sera douloureux dans plusieurs secteurs…
