Le «Liverpool Central School District in New York» a fait les manchettes dernièrement pour avoir fait marche arrière dans son programme donnant accès aux ordinateurs portables après sept ans de mise en oeuvre (source).
«Trop coûteux, trop de casse, trop d’usages non-pédagogiques… et en définitive, des résultats scolaires qui ne s’améliorent guère»
Voilà ce que rapporte cet article de Daniel Kaplan de la FING commentant ainsi le fait que «de nombreux États et Comtés des États-Unis qui avaient massivement distribué des ordinateurs portables à leurs élèves du secondaire (high school) sont tentés d’abandonner». Pourtant, la Virginie et le Maine semblent maintenir le cap. Malgré quelques embrouilles médiatiques, la Commission scolaire Eastern Townships continue elle aussi d’y croire et va de l’avant…
C’est intéressant de lire ces réactions à l’article du Times de New York qui traitait des mouvements de retrait de certaines initiatives aux États-Unis. Celle-ci, par exemple:
«Laptop pilot programs in Maine, Brazil and Cambodia, to name a few places, have demonstrated that children use technology to explore, create and share ideas with others. Yes, kids are going to play video games and sometimes download adult content, but that’s part and parcel of living in a free and open society. It’s up to parents and teachers to help children learn how to evaluate different types of content.
It will be a tragedy if your article influences other schools not to invest in technology. While other countries are investing in laptops for their students, the United States is in danger of moving backward.
We live in an information age, and it is time for the United States to infuse computing and technology into every aspect of learning.
It will be an even bigger tragedy if developing nations are influenced by our bad example, because these countries have no libraries, books are too expensive and teachers are scarce.
We need children to participate actively in their own learning. Connected, low-cost, rugged laptops are one way to do it.
Nicholas Negroponte
Cambridge, Mass., May 4, 2007
The writer, the founding director of the M.I.T. Media Laboratory, is the founder and chairman of One Laptop Per Child.»
Le débat ne fait peut-être que commencer sur la pertinence d’utiliser ou non les ordinateurs portables en classe, mais en ce qui me concerne, les avantages l’emportent largement sur les inconvénients. À condition bien sûr qu’on ne se contente pas de rendre disponible des machines en pensant que la valeur ajoutée viendra par ce seul geste…
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« À condition bien sûr qu’on ne se contente pas de rendre disponible des machines en pensant que la valeur ajoutée viendra par ce seul geste… »
C’est peut-être hélas trop souvent le cas, ce qui explique en partie le mouvement de retrait… Il n’y a hélas pas de Mario Asselin dans tous les collèges qui équipent leurs élèves d’ordinateurs portables. ;-).
Nicholas Negroponte nous communique une inquiétude du type « bébé et l’eau du bain » : ne va-t-on pas prendre le risque d’une régression généralisée (et communicative) dans les politiques d’équipement informatiques en éducation ? Le risque est bien réel : il faut pleinement prendre en compte un fait simple : le politique peut souvent être amené, pour des raisons d’agenda et de finances, à styliser les décisions, passant du tout au rien sans délai. Raison supplémentaire pour s’intéresser aux modèles de développement des TIC en éducation qui constituent des alternatives à l’uniformité du « PC portable pour tous ». On pourra avec fruit s’inspirer de l’animation territoriale mise en place sur les Pyrénées Atlantiques par le Conseil Général, qui fait la part belle aux équipements agiles et ciblés comme les baladeurs mp3 pour l’apprentissage des langues. (Je vous recommande le blog de la dernière journée d’échange tenue sur ce territoire : http://www.28mars.org/blog )
« Le débat ne fait peut-être que commencer sur la pertinence d’utiliser ou non les ordinateurs portables en classe, mais en ce qui me concerne, les avantages l’emportent largement sur les inconvénients. À condition bien sûr qu’on ne se contente pas de rendre disponible des machines en pensant que la valeur ajoutée viendra par ce seul geste… »
Je suis tout à fait d’accord avec toi sur ce point. Ce n’est pas le fait de mettre un portable entre les mains d’un élève que tout va changer. Le changement est dans la façon de faire. Il faut enseigner autrement et c’est loin d’être évident. Je situerais l’échec à ce niveau. Allez voir ce qui se passe dans les classes d’élèves de PROTIC et de l’Institut St-Joseph. Les différences se perçoivent en entrant dans les classes, en regardant les élèves, en les questionnant sur l’utilité de cette machine. Vous verrez qu’elle est loin d’être un élément central. Il y a un monde!
Je me permettrais d’ajouter qu’on pourrait « légèrement » obtenir ces changements sans mettre un ordinateur portatif entre les mains des enfants. Par contre, aujourd’hui, cet outil est indispensable.
J’ose bien humblement vous faire mes pronostiques sur les OLPC. Regardez bien aller les choses… Vous serez surpris! Ces enfants verront à modifier leurs façons de faire et d’apprendre. Tout ce que j’espère, c’est qu’on ne leur donne pas de la formation sur l’utilisation de l’outil et des outils informatiques. Il est trop facile de compliquer les choses afin de justifier la présence du « maître » devant la classe.