Je posais dernièrement la question de la pérennité du blogue de Xavier Darcos, nouveau ministre de l’Éducation nationale, en France. Il n’a pas tardé à nous situer sur l’évolution de sa pratique carnetière:
«Ce blog était une manière d’accompagner la campagne et de mettre un peu d’humeur (voire d’humour) dans cette période. J’ai aujourd’hui l’honneur de participer au Gouvernement. Il ne s’agit plus de commenter mais d’agir, pour mener à bien les projets de réforme voulus par le Président de la République. Donc, pour quelque temps : adieu. Je vous dis merci de votre fidélité. J’ai été très sensible à votre attention et à nos échanges, parfois vifs mais toujours loyaux et respectueux des convictions de chacun.»
Dommage. Le message laisse entendre qu’en poste, on ne peut «agir» et «commenter». C’est peut-être une façon de voir la politique, mais je continue de penser que l’outil du blogue peut s’avérer utile pour un politicien moderne, ne serait-ce que pour maintenir le dialogue avec les gens.
J’en profite pour hyperlier quelques sources (autres que la page officielle du portail gouvernemental) très utiles pour apprécier «la pensée scolaire», du nouveau ministre:
- Au Cahiers Pédagogiques, quelques paragraphes sur un livre co-écrit en 2003 avec Philippe Meirieu, «Deux voix pour une école».
- Au Café Pédagogique, un dossier complet agrémenté de nombreux extraits d’un passé récent.
- Tiré d’un blogue personnel d’un lecteur de Libé, «Darcos II: il revient !», il est question d’une réminiscence et d’une projection.
L’auteur de «L’école de Jules Ferry» (2005) semble à la fois se méfier des «pédagogistes» et montrer de l’ouverture au paradigme de l’apprentissage:
Tags: "Administration scolaire"«Le succès de l’ensemble repose sur le professeur dans sa classe. C’est lui seul qui constitue le point fort de notre système éducatif, la cellule de base d’où tout procède. Changez les théoriciens de la pédagogie, les sociologues de tout acabit, les commentateurs avisés, les illisibles docimologues, les professionnels du cours théorique, les énarques de l’administration centrale, les pondeurs de circulaires, les harceleurs textuels, les ministres de passage : vous ne toucherez pas l’essentiel. Installez un mauvais professeur dans une classe : tout s’écroule.»
