Je débute ma journée au contact de plusieurs experts dans le secteur de l’intégration des technologies. La salle est pleine, quatre cents personnes probablement. Chaque intervenant (blogueur, wikiste, mentor, spécialiste, bibliothécaire ou administrateur) viendra nommer comment la perspective risque de changer dans les écoles au 21e siècle. David Warlick est le premier à prendre la parole. Il insiste sur les changements occasionnés par la façon dont l’information circule aujourd’hui et l’impact sur le domaine de la littératie. Quelle information laisser passer et laquelle retenir? Les bibliothèques doivent devenir un lieu où les jeunes pourront apprendre comment composer avec les nouveaux enjeux de cette nouvelle façon qu’a l’information de circuler compte tenu de tous les dangers qui apparaissent («spamming», «phishing», «cyberbullying», «pornography», etc.).
Les prochains à prendre la parole m’amènent aux antipodes sur le plan de l’introspection. Difficle pour moi de rapporter une seule idée qui me reste de l’intervention de Larry Jonhson. Par contre, Joyce Valenza m’a fourni du matériel pour trois billets. Son wiki est gorgé de renseignements pertinents qui nous renseignent bien sur le type d’animation dont elle est capable. La lecture de cette page en particulier, donne un excellent aperçu de ce qu’est une bibliothécaire dans une école au 21e siècle. Un extrait:
«Know that one-to-one classrooms will change your teaching logistics. You realize you will often have to teach in a partner teacher’s classroom. You will teach virtually. You will be available across the school via email and chat. Use new tools for collaboration. Your students create together, They synthesize information, enhance their writing through peer review and negotiate content using GoogleDocs, Flickr, Jumpcut, VoiceThread.»
Parlant de VoiceThread, Joyce nous a fourni un bon exemple de son sens pratique en aménageant une page pour les edubloggers, ce qui m’a permis de faire mes premières expériences sur cet outil tout à fait fait fascinant.
Les trois derniers témoignages n’ont pas captivé l’attention des participants de la même façon. Alice Yucht a principalement traité des enjeux et des bénéfices possibles de l’environnement de Second Life en éducation, tout particulièrement du «Teen Grid library project». D’ailleurs, sur ce sujet, je dois avouer que plusieurs éducateurs présents au NECC investissent du temps dans cet environnement virtuel. Parmi les edubloggers, Catherine Parsons a probablement été la plus active à démontrer les possibilités de l’outil. Ça ne me semble pas évident encore, bien que je conçoive maintenant que la piste vaut la peine d’être explorée à fond. ISTE y va d’un effort soutenu, c’est le moins qu’on puisse dire…
Pour ce qui est de Lisa Perez et de Doug Jonhson, ils ont apporté quelques bons points sur la question de la sécurité sur Internet. «Il n’y a encore aucun cas de jeunes dont le compte MySpace aurait permis à un prédateur d’établir un lien conduisant à un crime». «Les trois habiletés à développer sont «reasonning», «reconnoiring» (checking what is around you) and teach them to back-out». Il est clair que le système scolaire en général aux U.S.A. est très «protectionniste» par rapport aux applications du Web 2.0. Presque toutes les écoles bloquent les sites. Un intervenant dans un autre atelier qui s’occupe des TIC (d’un point de vue «gestion du réseau») pour un district complet a presque reçu une ovation parce qu’il affirmait ne rien bloquer…
J’ai beaucoup aimé cet atelier qui m’a fourni une bien meilleure vision des perspectives des écoles aux États-Unis. Le défi de construire l’école de demain reste entier même si des gens comme Joyce Valenza y contribuent déjà beaucoup comme ces quelques pionniers rencontrés ici. Contrairement à l’Europe où on théorise beaucoup avant de bouger, ici, les usages semblent débridés et les discours sont très diversifiés sur les pas à faire, allant du «on fonce et on obtient déjà de bons résultats» à «on ne sait pas trop où aller, mais on y va…». J’exagère à peine. Quand on dresse l’oreille, on devient vite frappé par le nombre de personnes qui prononcent les mêmes «buzzwords», mais qui ne mettent pas du tout les mêmes idées en arrière de ces concepts de «School 2.0» et de «Global education». À preuve ces centaines d’exposants qui sont tous en train d’inventer cette école du 21e siècle…
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Il est clair que le système scolaire en général aux U.S.A. est très «protectionniste» par rapport aux applications du Web 2.0. Presque toutes les écoles bloquent les sites.
Ici aussi en France, nous ne pouvons avoir accès à de nombreux sites à partir des ordinateurs installés dans les écoles. Ce n’est pas un hasard. C’est ce qu’on appelle dans notre pays « ouvrir le parapluie »
Les mairies, qui gèrent le matériel de nos écoles ne souhaitent pas se retrouver impliquées dans des procès à répétition contre des parents d’élèves furibards dont leurs enfants auraient accédé à des sites sensibles.
J’en parlais avec sylvain Saint-Jean il y a encore peu de temps, je ne peux mettre sur mon blog de classe des videos de dailymotion car ce site est bloqué par la mairie. J’ai essayé de négocié mais j’ai dû essuyé un refus poli mais ferme.
La judiciarisation à l’américaine de notre vieille Europe a ses conséquences.
LB