Ce n’était sans doute pas le bon soir pour visionner «Écrire pour exister». Un peu avant le souper, mon agrégateur m’a mené à ce billet de Will, «One Town’s Reform…Close the Schools». Oh boy…
Ce serait trop facile de glorifier la décision du Knowsley Council dans le Merseyside d’abolir le mot «école» pour nommer les lieux où se prodigueront les services éducatifs à partir de 2009. Microsoft est derrière le projet, si j’ai bien compris. Il s’agit de lieux «intergénérationnels où les élèves suivront, à leur rythme et aux horaires qu’ils souhaitent, un programme personnalisé selon leurs centres d’intérêts» (source).
Trop facile, mais tentant quand on voit comment l’enseignante Erin Gruwell a complètement transformé la vie de ses élèves par ses façons de faire. Il fallait voir les réactions des membres de ma famille quand la directrice de l’école à la fin du film racontait comment les méthodes «empiriques» (et c’était dit avec tellement de mépris) de Mme Gruwell n’avaient aucune chance de représenter une solution viable pour l’école américaine parce qu’impossible «à généraliser avec les profs qu’on a et la structure scolaire en place». Mon plus vieux de s’exclamer… «Tu aurais pu écrire ce passage-là p’pa!» Et ce n’était pas pour prendre la défense de la pauvre administratrice scolaire…
Oui, j’aurais pu écrire la trame de cette histoire. Je me suis revu au pensionnat. Je me suis souvenu des heures que je passais avec mes jeunes au détriment de ma vie de famille. Je me suis surtout souvenu du désarroi qui m’habitait à l’écoute des histoires de vie de plusieurs de mes élèves à qui on devait passer du contenu alors qu’ils étaient à des milles de pouvoir se montrer réceptifs à ce même contenu. Rapidement, quelques-uns de mes projets «de fou» me sont revenus. Comme cette fois où j’ai fondé un théâtre à partir de la chapelle des soeurs. Ou cette fois, en 1994, où j’ai encouragé des élèves à écrire une lettre au ministre de la Justice parce que les filles étaient révoltées de la décision d’une juge qui avait pris en compte des «facteurs culturels» pour «condamner» à 23 mois de prison un homme d’origine algérienne reconnu coupable d’avoir sodomisé sa belle-fille de neuf ans, préservant ainsi «sa virginité». «Au lieu de chialer» que j’avais suggéré aux jeunes de quatorze ans, «pourquoi on n’arrêterait pas l’école une avant-midi, et qu’on n’irait pas la poster votre lettre toute l’école ensemble». Le ministre de la Justice était venu discuter avec les filles quelques semaines après; pour aider les filles à préparer leur rencontre, j’avais demandé l’aide d’une certaine Diane Lemieux, alors présidente du regroupement québécois des centres d’aide pour les femmes et jeunes filles agressées sexuellement. Faudrait que je ressorte mes coupures de journaux du temps…
Ce n’est pas la seule idée de fou que j’ai eu dans ma vie avec les jeunes et si je ne faisais pas attention, j’en aurais à tous les jours, des idées de fou…
Comme Graham Attwell, j’ai le goût de demander ce soir, «Serait-ce le début de la fin des écoles de l’ère industrielle» que ce projet de permettre des lieux ouverts de 7 h le matin jusqu’à 10 h le soir?
Imaginez! Ces endroits offriront aux 21,000 jeunes du secondaire de Knowsley de pouvoir accéder aux contenus des programmes d’étude de la maison.
Non vraiment, ce n’était pas le bon soir pour voir ce film…
Mise à jour du lendemain: Par l’entremise des signets de François, j’apprends qu’au Texas (États-Unis) aussi, ça bouge, «Virtual school on the way to reality».
Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
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eh ben, dit donc… ça va faire beaucoup de lecture et de réflexion pour les prochains jours tout ça!
Merci pour les nombreux liens…
a+ pour en reparler…
Quels sont les avantages et les inconvénients de faire « attention » à ne pas avoir « à tous les jours, des idées de fous » ?
Les idées de fou sont très engageantes auprès des jeunes et à chaque fois qu’il m’en vient une, il me faut faire attention d’avoir les moyens de mes ambitions. On franchit très rapidement le point de non retour avec ce genre d’idées… On n’a pas le droit de décevoir des jeunes et avec les idées de fou, il y a un risque; on marche sur un fil. Du côté des autres inconvénients, il y a les possibilités de dérapes, l’immense somme de travail qu’elles entraînent généralement et le nombre effarant de personnes qu’il faut convaincre pour parvenir à les réaliser.
Sur le plan des avantages, les idées de fou sont rassembleuses, motivantes et hors normes, donc attrayantes. Les défis qui les accompagnent nous aident à repousser les limites. On se sent «en vie» lorsqu’on est en train de les réaliser. C’est le genre de projet qui nous tient éveillé jusqu’aux petites heures du matin et dans lequel on passe par toutes sortes d’émotion. Normalement, on traverse toujours une phase où on se dit qu’on ne se fera plus prendre; au détour, une fois qu’on en est revenu, on est presque toujours prêt à repartir…
Un beau disons!