Note : Une première version de ce billet a été publiée au Journal de Québec et au Journal de Montréal, puis sous forme de chronique dans les éditions papiers du Journal de Québec / Montréal.
Il y a 39 ans hier, René Lévesque faisait élire 71 députés à l’Assemblée nationale. Un gouvernement souverainiste arrivait au pouvoir à Québec pour une première fois. J’avais 15 ans, mais je m’en souviens comme si c’était hier.
Plus de 10 000 personnes étaient rassemblées au Centre Paul-Sauvé à Montréal pour célébrer la victoire du Parti québécois. Au moment d’entendre, à travers mon poste de télé: «J’ai jamais pensé que je pouvais être aussi fier d’être Québécois que ce soir», j’ai mémoire d’avoir vraiment pris conscience du fait que j’étais moi aussi un fier Québécois.
La foule présente n’a eu de cesse de répéter toute la soirée: «Le Québec aux Québécois». Nous avions enfin le sentiment de nous appartenir.
Depuis cette période, il faut réaliser que nous ne sommes jamais revenus en arrière.
Nous pouvons ce que nous voulons
Le Québec rayonne à l’international comme jamais auparavant, nous nous sommes donné des outils de développement social et économique performants et, surtout, nous avons développé l’intime conviction que nous sommes maîtres de notre destinée: nous pouvons ce que nous voulons!
Nous avons beaucoup accompli, et ce, tout en continuant d’évoluer dans le Canada.
Il y a eu René Lévesque. Avant lui, il y avait Félix Leclerc et, depuis, il y a Céline Dion, Robert Lepage, Guy Laliberté et Louise Arbour.
Ce sont des géants du Québec qui élèvent notre fierté à de très hauts sommets.
Un Québec ambitieux
Le Québec doit maintenant poursuivre ses ambitions en se dotant d’une stratégie pour mieux protéger son identité. Il doit pouvoir financer son filet social en créant plus de richesse et contribuer à la péréquation fédérale au lieu d’en bénéficier.
Notre langue a résisté au temps, mais nous devons nous donner plus de pouvoirs pour la protéger et la promouvoir.
En immigration et en culture, il faut viser plus d’autonomie pour se doter de politiques qui nous ressemblent et qui nous rassemblent.
Étape par étape, nous pouvons arriver à nous donner un nouveau rapport de force pour rapatrier les pouvoirs qui manquent au Québec pour aller plus loin.
Il faut d’abord que les nationalistes se regroupent autour de nouvelles solidarités. Divisés, nous laissons les adeptes du statu quo et du déclin tranquille gouverner le Québec.
Il faut se rassembler derrière une option qui regroupe la grande majorité des Québécois. Nous pourrons à ce moment poursuivre la progression du Québec en adoptant des lois qui respectent nos juridictions et en favorisant des ententes administratives.
Le gouvernement fédéral considérera le Québec différemment quand il sera uni.
Une fois que l’unité des nationalistes sera bien visible, il n’y a pas de raison pour qu’on nous empêche d’obtenir les modifications désirées.
«On n’est pas un petit peuple, on est peut-être quelque chose comme un grand peuple!» disait René Lévesque le soir du 15 novembre 1976.
Laissons derrière ce qui nous divise.
Inspirons-nous des grands leaders pour affirmer qu’il est légitime de vouloir placer les intérêts du Québec en premier.
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