Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
Le chef de l’Association des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) Ghislain Picard a eu une présence remarquée samedi au Conseil national du Parti québécois qui se tient cette fin de semaine à Sherbrooke. Sa déclaration « Je suis Innu. Je suis souverainiste », a déclenché une belle ovation dans l’assemblée péquiste. Les militants ont-ils applaudi à un coup de tomahawk visant à exiger la partition du territoire québécois ?
Si on se fie aux explications du chef de l’APNQL suite à sa déclaration, il faudrait croire que oui :
Aujourd’hui, Pierre Karl Péladeau et plusieurs députés regrettent peut-être cette brèche ouverte dans l’intégrité du territoire québécois.
Prudent, le chef du PQ répète «qu’il serait prématuré de parler de ça [de la partition]», mais je compte dans ma revue de presse sur le sujet (1, 2, 3, 4) au moins deux députés qui ne veulent rien entendre de ce scénario de la partition territoriale, Martine Ouellet et Sylvain Gaudreau.
Pourtant, en invitant le chef Picard, les dirigeants du Parti québécois devaient bien connaître la déclaration de l’APNQL sur un processus d’affirmation de la souveraineté des Premières Nations du Québec et du Labrador ?
J’imagine que les prochains jours nous permettront d’en savoir davantage sur la stratégie péquiste derrière cette alliance qui pourrait résulter en un malaise encore plus important qu’il ne l’était dans les relations entre les peuples autochtones et le gouvernement du Québec.
Il est possible que la déclaration de Ghislain Picard au rassemblement du PQ ne soit que l’expression des demandes habituelles des Premières Nations, mais force est d’admettre qu’en acceptant qu’elle soit répétée sur la tribune de la présentation d’un nouveau plan d’action vers l’indépendance, PKP ouvre un nouveau débat, celui d’un territoire du Québec divisible !
On peut parler d’un coup d’éclat !
Mise à jour de fin de Conseil national : J’y étais allé doucement dans mon billet, j’étais persuadé qu’on se rendrait vite compte de l’erreur monumentale d’ouvrir la porte à la partition du territoire québécois dans un éventuel Québec souverain. Et bien… j’étais dans l’erreur. Cet article de la Presse Canadienne, résume la situation et dans ce communiqué émis au terme du rassemblement, PKP précise sa pensée en ne refermant pas la porte de cette partition, au terme de négociations avec les Premières Nations.
Mise à jour du 24 novembre : De nombreux articles/chroniques soulignant la mauvaise performance du chef du Parti Québécois dans le dossier ci-haut mentionné sont publiés aujourd’hui (1, 2, 3, 4, 5, 6, etc.). M. Péladeau lui-même admet «avoir des croûtes à manger»… Cela dit, on peut lire dans un de ces articles une déclaration de PKP beaucoup plus claire maintenant qui ferme la porte à la partition du Québec : « Pour le PQ et pour moi-même, l’intégrité du territoire, l’inviolabilité du territoire est un principe qui doit être respecté».
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