Robert Scoble n’est pas le dernier venu quand vient le temps d’analyser les applications Web. Son récent billet sur Facebook m’a beaucoup fasciné parce qu’il pose de très bonnes questions qui coïncident avec l’état de ma réflexion au moment où je me dis qu’il est temps de prendre une décision… Je m’arrête ou je continue?
Facebook me permet-il de mieux interagir avec les gens?
51 amis composent mon réseau sur Facebook. Tout comme M. Scoble, ma définition du mot «ami» sur cette application est très élastique; de fait, je ne me suis pas trop posé de questions… Quelqu’un demande à faire partie de mon réseau et je connais cette personne, c’est gagné! Mais la question n’est pas là. Est-ce que Facebook me permet des interactions avec ces gens qu’autrement je n’aurais pas? Je dois répondre oui. Les gens qui changent de façon régulière leurs «status» arrivent dans mon agrégateur avec leurs nouveaux usages du temps et je suis souvent intrigué par les contributions originales de certains. Par exemple, les choix musicaux de Matthieu Dugal me fascinent. Bon… en ce moment, il écoute «le disque de Raël»!?! Si je n’étais pas en train de bloguer, j’irais sûrement lui demander «de kossé?» Je pourrais donner plusieurs autres exemples de moments où les changements de statut ont occasionné des échanges et jamais ces échanges ne seraient survenus si je n’avais pas été un usager de Facebook.
Facebook regroupe-t-il des gens de qualités, des gens avec qui je n’échangerais pas de la même façon autrement?
Ici aussi, les arguments de Robert Scoble me paraissent pertinents. Contrairement à LinkedIn qui est très professionnel et qui ne provoque aucune interaction (en dehors des demandes pour joindre mon réseau), Facebook est «personnel». Pour une raison que j’ignore, les événements qui surviennent par Facebook me touchent de façon très personnelle. Je corresponds avec quelques jeunes adultes de ma famille différemment avec le machin-truc et c’est devenu une forme d’intrigue entre nous (mes deux fils et ma belle-fille) que de repérer dans leur Facebook (et le mien pour eux) des occasions de jasettes que nous n’aurions pas si on n’avait pas de compte. Aussi, avec quelques «amis», d’Europe et des États-Unis, il y a un espèce de sentiment de proximité qui s’installe au fil du temps. Je parle des gens qui s’amusent à contribuer dans leur espace parce qu’autrement, ça ne change rien. En grande majorité, je dois admettre que mon réseau est composé de gens qui m’inspirent donc, des gens de qui j’ai envie d’avoir des nouvelles de la manière dont Facebook m’en donne.
À ce moment-ci, Facebook vient faire quoi dans l’élaboration de ma communauté d’apprentissage?
Je sais que je n’utilise pas le plein potentiel des groupes dans l’application. Je pense au groupe Zap Québec ou à celui, naissant, sur le récent vidéo de la société de mon ami Clément dont j’ai fait mention sur mon blogue récemment. Par contre, je vais faire des visites régulières au groupe d’une de mes chanteuses préférées et je suis fasciné à chaque fois de ce que je découvre. En ce moment, je ne vois pas bien le rôle que pourrait jouer Facebook dans l’élaboration d’une vaste communauté d’apprentissage, mais je me dis que je manque un peu d’imagination et que très bientôt, je verrai des choses que je ne vois pas en ce moment…
D’autres raisons de maintenir mon engagement dans Facebook?
Le premier commentaire de la conversation sur le billet de Robert Scoble me fourni un argument de poids: «But all in all it seems like Facebook is going in that direction which no one really wants it to – thats what everyone feared about Google. Your personal information on the net…» C’est très intrigant cette façon qu’ils ont de me faire jouer avec le feu. Je sais qu’il y a quelque chose de périlleux à divulguer le genre d’information que je mets sur Facebook, mais c’est comme si je me sentais «sécure» dans cette forme d’insécurité. Le vertige de rassembler le type d’information que l’application me fait ramasser me donne le goût de continuer. Mais je ressens le besoin d’y voir plus clair. J’aurais besoin de lire les arguments des autres. Je me demande d’ailleurs pourquoi si peu de gens bloguent à partir de ce qu’ils vivent dans leur expérience «Facebooquoise». Sur ce sujet, j’aimais bien mes discussions avec Ana que Clément et moi cherchions à convaincre de nous rejoindre… ça m’aidait à avancer. Elle ne semble pas avoir changé d’idée d’ailleurs et est restée en dehors de l’environnement.
Et vous, vous en dites quoi???
Mise à jour du 11 octobre: À lire… un autre billet intéressant sur Facebook auquel j’ai participé avec les copains des Explorateurs du Web.
Mise à jour du 25 novembre 2008: Aujourd’hui, j’ai eu à écrire un autre billet sur Facebook qui pose la question «Bloquer l’accès à Facebook aide-t-il vraiment les fonctionnaires?»…
Mise à jour du 8 février 2009: Un événement dans une école en Belgique captive mon intérêt et implique Facebook… À lire dans «Facebook au centre d’une controverse dans un lycée Belge».
Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
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Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
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Ma réflexion ici:
http://carnets.opossum.ca/remolino/archives/2007/07/facebook_non_me.html
Je ne suis pas convaincu, Mario. Après avoir fait l’essai de Facebook, je partage plutôt l’opinion de Clément. La finalité globale, par opposition à la finalité personnelle, et l’éthique subordonnent les questions d’efficacité.
Tu réalises certainement que plusieurs des liens de ton billet obligent les lecteurs à joindre Facebook.
Intéressante réflexion, Mario et Clément.
Mario, tu dis: « Je me demande d’ailleurs pourquoi si peu de gens bloguent à partir de ce qu’ils vivent dans leur expérience «Facebooquoise». » Tu dis aussi: « Je sais qu’il y a quelque chose de périlleux à divulguer le genre d’information que je mets sur Facebook, mais c’est comme si je me sentais «sécure» dans cette forme d’insécurité. »
La deuxième citation répond pour moi à la question dans la première citation. Je ne parle pas ou très peu de Facebook sur mon blogue parce que je ne veux pas attirer l’attention sur ma présence sur Facebook. Je mets plus de détails sur mon quotidien dans Facebook que sur mon blogue (mes allées et venues, par exemple). Ce sont des trucs assez banals et sans importance (pour faire du social sur les « heures de bureau »), mais je n’ai tout de même pas envie que tous ceux qui lisent mon blogue suivent mon profil Facebook de près. Je n’ai pas de contrôle sur les lecteurs de mon blogue, mais j’ai un certain contrôle sur ce qui est visible pour chaque « ami » sur Facebook… C’est sans considérer, bien sûr, que je n’ai pas de contrôle sur ce que Facebook fera avec ces renseignements!
J’y suis donc active pour l’instant pour les mêmes raisons que bien des gens: à des fins d’amusement ET de recherche! 😉
Merci pour vos contributions Martine, François et Clément. Certains ont commenté chez Clément, d’autres comme CFD ont préféré écrire un billet sur leur blogue; tout un billet d’ailleurs…
Mon opinion sur Facebook n’est pas arrêtée et j’ai besoin du regard de chacun plus que jamais pour avancer. À ce moment-ci, je demeure persuadé qu’il ne sert à rien de faire comme si ça n’existait pas et «passer go sans réclamer 200$». Au mois de mai et juin, dans chaque école où j’allais, je prenais toujours un p’tit dix minutes pour jaser Facebook avec les jeunes et 95% des élèves avait un compte et participait assez activement. À chaque fois que je posais la question du dévoilement de renseignements personnels, les jeunes me regardaient l’air de vouloir dire «question typique de vieux»… Bon je sais bien qu’on ne doit pas s’arrêter là et qu’il faut sensibiliser et éduquer, mais à ce moment-ci, le seul moyen que j’ai trouvé pour essayer de comprendre est d’essayer sincèrement de l’intérieur.
Oui François, il faut s’ouvrir un compte. Ceux que ça n’intéresse pas, vont passer tout droit et je ne suis pas sûr que leur opinion vaut autant que celles venant de quelqu’un qui a un compte ouvert. Je me trompe peut-être, mais le point de vue du gérant d’estrade qui regarde ça sans s’ouvrir de compte… J’ai des doutes 😉
Moi non plus, je ne suis pas convaincu. En tout cas, je ne peux pas foncer tête baissée, ni encourager les jeunes à le faire en toute sécurité. Mais comme éducateur et consultant auprès des écoles, je dois au moins admettre qu’il se passe quelque chose d’important chez Facebook.
«… je n’ai tout de même pas envie que tous ceux qui lisent mon blogue suivent mon profil Facebook de près». Merci beaucoup Martine. Vraiment, tu viens de mettre en mots un de mes ressenties.
Je termine par trois références qui peuvent me servir pour la suite de la réflexion:
«Facebook – friend or foe?», de Judy O’Connell
Les sept billets de Francis Pisani sur le sujet
Les billets de la catégorie «Facebook» du site Mashable France
Ma toute minuscule contribution.
Je constate que chez mes amis Y de Facebook, cette plate-forme a tendance à remplacer le courriel. On préfère m’écrire sur Facebook (je reçois alors nécessairement l’avis par l’adresse courriel que j’utilise le plus). C’est nouveau et assez intéressant.
Quant à la question du respect de l’intimité… je crois que intimité et internet n’ont de commun que les trois premières lettres de leur nom. Moi non plus, ça ne me dérange pas que les curieux du monde entier sachent que j’écoute les Blérots de Ravel et que je coupe mon gazon. Mes voisins le savent tout autant et je ne paranoie pas pour cela. Par contre, quand je médis de ma voisine qui crie sur son ado comme une hystérique, je chuchotte et je ne l’écris pas sur Facebook !
À lire, un texte d’Hubert Guillaud sur Internet Actu, «Facebook : nos actions en réseau» qui décrie la façon dont on s’y prend dans cet environnement pour illustrer, «non seulement ce que vous y faites, mais aussi ce qu’y font vos proches.» Ce paragraphe est particulièrement intéressant:
Le billet hyperlie aussi un texte écrit par Hubert en décembre 2006 sur l’amitié en ligne qui prend une toute autre perspective… Enfin, autre relecture incontournable pour se comprendre, celle de ce billet de Stephanie Booth qui commente une entrevue de Danah Boyd et d’Henry Jenkins au sujet des adolescents et d’Internet.
Puisqu’il pleut beaucoup en ce vendredi et que le week-end s’annonce loin d’Internet, j’ajoute le billet de Jean-Sébastien, «À quand la fin des gadgets?» issu lui-même de celui de Dave Pollard, «Technophilia, virtual communities and the world of ends». Les deux billets nous alertent sur les dangers d’un monde technophile qui pourrait nous faire croire «that social networking and other technologies can make the world a much better place.»
En lisant le billet de Dave, je suis tombé sur un document datant de 2003, «World of Ends», ou Qu’est-ce qu’Internet et comment cesser de le prendre pour ce qu’il n’est pas»…
Enfin, une annonce aujourd’hui à l’effet que Facebook vient de faire sa première acquisition. Fred Cavazza explique comment, de cette façon, «Facebook se rapproche toujours plus de son objectif: devenir LE système d’exploitation en ligne de référence».
Bon… assez «trippé blogue» pour cette semaine, car je dois quitter pour le week-end; mais sur Facebook, j’en dirai un peu plus sur où je serai 😉
Je ne ferai pas d’analyse aussi poussée que celles ci-dessus, mais j’ai quand même envie d’ajouter mon grain de sel à la discussion. J’avoue d’emblée, j’ai réussi à ne pas succomber à l’attrait de Facebook… jusqu’à présent.
Je soupçonne que je deviendrais facilement accro d’une telle application et les blogues occupent déjà assez de mon temps consacré à l’ordinateur. Peut-être mon discours changera-t-il au fil des mois (semaines? jours?), mais même si ma curiosité est titillée à l’extrême, je résiste. Ça m’irrite que contrairement à MySpace, on ne puisse jouer au voyeur et seulement jeter un oeil sur ce que Facebook a à offrir. D’ailleurs, j’ai encore l’impression que Facebook est une version « améliorée » de MySpace. Me trompe-je?
@Epicure: Si c’est une version améliorée de MySpace, ça l’est à l’extrême! MySpace me donne mal aux yeux et à la tête. Quelle horreur et comme c’est mal conçu! Facebook est beaucoup mieux fait et peut aller bien plus loin dans l’établissement de réseaux (parfois trop loin, d’ailleurs 😉
D’autres réflexions intéressantes ici:
celle de Gary Lee Kenny
celle de Michael Carpentier
D’ailleurs, au moment où j’écris ces lignes, Michael se prépare pour une entrevue à Rad-Can sur le sujet «Facebook». À suivre…
La petite histoire de Facebook ne serait pas complète sans faire mention des rumeurs de plagiat. À partir du site d’Éric Baillargeon, je me suis retrouvé sur un billet où toute l’histoire est parfaitement résumée: «A brief history of Mark Zuckerberg’s legal woes». En prime, un article au Devoir qui raconte la même histoire, en français…
D’autres feedbacks «critiques» par l’intermédiaire d’un billet chez Stephen Downes.
À surveiller, un article collectif en préparation aux Explorateurs du Web…
Enfin, cette manchette chez Cyberpresse qui fait état d’un groupe qui prônerait la conduite en état d’ébriété. «S’tune farce» fait remarquer un des fondateurs du groupe… (il y a 145 membres sur la fiche descriptive du groupe, mais à 23 h 40 ce lundi soir 30 juillet, le groupe «isn’t available right now»!). En écrivant «drinking and driving» dans l’outil de recherche des groupes, on voit qu’il y a une multitude de groupes qui prônent l’inverse (ne pas conduire si on boit)… et un en particulier qui se nomme, «Drinking and Driving is just a really intense 3D video game»!
Paraît aujourd’hui un dossier chez Canoë qui est très critique vis-à-vis de Facebook. Nous, utilisateurs lambda du bidule, serions de grands naïfs. Curieusement, c’est chez le journaliste Philippe Schnobb (attention, c’est un lien sur Facebook) que nous pouvons trouver des nuances intéressantes. Les deux titres de ses chroniques sont représentatifs du ton qui l’anime, «Facebook: comment s’amuser sans danger…», «Faut pas tomber dans la paranoia… ni dans l’angélisme avec FACEBOOK».
J’oubliais; intéressant de lire ces commentaires sur le blogue de Michel Leblanc consécutifs au dernier YULBIZ.
Chez Will, un exemple d’utilisation de Facebook qui pourrait illustrer comment les jeunes baignent dedans: «For Mike–(RIP 9/3/07)».
Quelques billets supplémentaires publiés sur mon blogue qui touchent de près ou de loin Facebook parce que celui-ci demeure bien référencé:
Rudolph Giuliani connaît maintenant Facebook…
Les sites de réseautage social n’ont rien à faire en classe dans l’état actuel des choses
Ils sont jeunes, ils ont grandi au contact d’Internet et… ils agissent en sous-doués
Facebook intéresse les jeunes du Québec, mais…
À propos de la «Farcebook» de l’Université Ryerson
Si vous vous intéressez au phénomène Facebook, le lien suivant peut vous intéresser:
Facebook: le cinquième pouvoir: http://www.wikio.fr/article/103141086